:quality(70):focal(3287x2288:3297x2298)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/XCBJ7QWR5ZB6XIAHEOSS3KVELU.jpg)
Les besoins de santé essentiels pris en charge à 100 % par le public. C’est ce que demande l’association de consommateurs UFC-Que choisir, qui pointe, dans une étude publiée ce mardi 28 janvier, la hausse des complémentaires santé et les disparités entre assurés. De quoi lui faire plaider pour une «Grande Sécu», capable de «prendre en charge à 100 % les soins essentiels», et reléguant les complémentaires santé aux «soins supplémentaires et non essentiels».
Les complémentaires santé affichent une hausse tarifaire de 6 % en moyenne en 2025, mais ce chiffre «ne dit rien des variations en fonction de l’âge» et des «fortes disparités» d’un consommateur à l’autre, avec des pics «allant jusqu’à 30 % pour certains foyers selon nos relevés», estime l’association. D’après les relevés de l’UFC-Que choisir, la cotisation à une complémentaire santé a même enregistré une hausse médiane de 40 % entre 2018 et 2024.
Le modèle français qui rembourse les soins par l’assurance maladie et par les complémentaires «est à bout de souffle», avec des «inégalités criantes qui pénalisent avant tout les populations les plus fragiles, retraités, étudiants et foyers précaires», estime l’association dans un communiqué de presse. «Aujourd’hui, 4 % de la population, soit 2,6 millions de personnes, n’ont pas de complémentaire santé. Ce modèle obsolète aggrave les fractures sociales», souligne l’UFC-Que choisir.
«Des frais de gestion élevés qui pourraient être évités»
«Pire, les complémentaires santé génèrent des frais de gestion élevés, entre 10 et 27 % [des cotisations reçues, ndlr], selon leurs propres chiffres, qui pourrait être évités», ajoute-t-elle.
Dans la proposition de «Grande Sécu» défendue par l’UFC-Que choisir, les soins «supplémentaires et non essentiels» qui resteraient du ressort des complémentaires santé seraient ceux «relevant du confort (médecine esthétique), ou faisant défaut d’une preuve scientifique solide de la valeur thérapeutique (homéopathie, médecines alternatives, cures thermales, etc.)».
Les actuelles cotisations aux complémentaires santé seraient remplacées par des hausses de taux de CSG ou d’imposition, contribuant à un système «plus redistributif et plus solidaire entre générations».
Le gouvernement un temps séduit
L’idée d’une grande Sécu avait un temps semblé séduire l’exécutif sous Emmanuel Macron, et notamment le ministre de la Santé Olivier Véran. En novembre 2022, le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) avait détaillé, à la demande du ministre, un scénario de passage à une telle organisation.
Mais le gouvernement n’avait pas poursuivi ses réflexions sur le sujet, refroidi notamment par la facture salée de cette réforme qui aurait gonflé de près de 20 milliards les dépenses de la Sécu, selon les estimations de l’époque.
Les complémentaires santé font valoir de leur côté que leurs hausses de cotisation s’expliquent avant tout par la hausse générale des dépenses de santé. Elles soulignent aussi que leur part dans le financement des dépenses de santé est restée globalement stable ces dernières années (12,4 % en 2023).
Leave a Comment