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L’éprouvant April, prix spécial du jury au dernier festival de Venise et deuxième long métrage de la Géorgienne Dea Kulumbegashvili, marche dans les traces boueuses de Nina (Ia Sukhitashvili), gynécologue-obstétricienne d’un hôpital de province en Géorgie. Nina accouche des femmes épuisées par des grossesses à répétition, à qui l’on ne semble rien proposer en terme de contraception, et sillonne la campagne en voiture pour pratiquer des avortements clandestins (la procédure est légale jusqu’à douze semaines en Géorgie, mais apparemment peu pratiquée) et distribuer des pilules contraceptives avec un professionnalisme sec et irréprochable.
April n’est pas, pourtant, le drame réaliste auquel cette description pourrait l’assigner, malgré un (véritable) accouchement filmé intégralement en plongée et un avortement réalisé sur une table de cuisine en toile cirée. Il se déploie dans des architectures étrangement vides et léchées, au cœur de scènes et silences étirés au-delà du nécessaire, enveloppant Nina dans une espèce de glamour froid et opaque qui sied à la magnétique Ia Sukhitashvili, et pimentant ses trajets de rencontres sexuelles risquées et sans lendemain. Ce mystère est encore augmenté par le surgissement régulier d’une créature monstrueuse et flasque qui respire bruyamment (l’on imagine que ce doit être la manière dont Nina se voit, ou dont elle s’imagine que les autres la voient), laquelle, ajouté au travail sonore omniprésent (bourdonnement de mouches pendan
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