«Julie se tait», un premier film trop plat d’émotions

«Julie se tait», un premier film trop plat d’émotions

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C’est un film à sujet, l’étude d’une jeune fille, 15 ans, Julie, joueuse de tennis de talent, qui garde le silence après qu’une autre joueuse du même âge et partageant avec elle le même coach, s’est suicidée. Le coach est suspendu d’enseignement le temps d’une enquête mais il continue à échanger avec Julie à travers textos et coups de fil et ils finissent même par se voir. «Quand tu m’as demandé d’arrêter, j’ai arrêté», dit-il lors d’un face-à-face feutré mais explicite sur l’emprise exercée par cette tutelle sportive doucereuse et toxique.

Le parti pris de Julie se tait est intégralement contenu dans son titre. Le Belge Leonardo Van Dijl, qui signe ici son premier long métrage, a réduit la dramaturgie à son strict minimum, cherchant à étirer le plus possible la tension d’un mutisme scellant un trauma, l’adolescente étant presque constamment regardée dans un isolat de perceptions cotonneuses, tout autour d’elle continuant de fonctionner normalement. Le dilemme, intéressant en soi, c’est comment réagir et agir dans l’extrême confusion de la jeunesse et de l’inexpérience, quand les points de comparaison manquent et qu’un adulte de confiance censé vous enseigner des choses en a profité pour satisfaire ses désirs ou pulsions. Mais le film est-il à la hauteur de son ambition ?

Pas vraiment, il pose les enjeux et après il ne lui reste que les ressources de son actrice principale (Tessa Van Den Broeck) ayant objectivement peu de vraies situations à jouer et la joliesse de plans fixes habilement structurés et éclairés (mais on est au bord d’un magazine de mode suédois) pour s’en tirer à bon compte entre geste d’esquive et contournement d’obstacle nimbé de flou et du bruit élastique des balles sur le court.

Julie se tait de Leonardo Van Dijl avec Tessa Van Den Broeck, Ruth Becquart etc… 1h40.

Libération