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La machine est grippée depuis deux ans, et ne semble pas près de repartir. Le nombre de permis de construire pour des logements neufs a fortement chuté en 2024, selon les données provisoires communiquées ce mercredi 29 janvier par le ministère de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation. Sur l’ensemble de l’année 2024, 330 400 logements ont été autorisés à la construction, en baisse de 12,3 % par rapport à 2023
Un léger rebond (+ 5 %) a toutefois été observé au 4e trimestre par rapport au précédent. En décembre 2024, la construction de 28 400 logements a été autorisée, en légère hausse par rapport au mois de novembre (+ 4,5 %).
Dans la même veine, le nombre de mises en chantier – la déclaration du début des travaux après l’obtention du permis déconstruire – a lui aussi reculé de 11,1 % sur un an, à 263 100 logements, avec un net rebond (+ 16,6 %) en décembre par rapport au mois de novembre.
Bien que cette chute concerne tous les logements, sur une année, les autorisations pour les logements individuels ont reculé de manière plus importante (-14,9 %), à 118 400 unités, que les logements collectifs (-10,7 %), avec 212 000 logements autorisés.
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Cette tendance alarmante s’explique par les coûts de construction qui ont sensiblement augmenté, du fait de la hausse du prix des matériaux consécutive à la guerre en Ukraine et de normes environnementales plus strictes. En parallèle, les acquéreurs ont pâti de la brutale remontée des taux d’emprunt et de la fin de mesures de soutien au crédit et à l’investissement locatif.
Ce sont d’abord les entreprises de gros œuvre qui essuient les plâtres, car il s’agit des premières à intervenir sur un chantier. «On voit moins d’appels d’offres et notre volume d’activité a commencé à baisser, d’environ 15 % pour le logement», a confirmé auprès de l’AFP Christophe Possémé, président de la branche maçonnerie et gros œuvre de la Fédération française du bâtiment (FFB). Le ralentissement de l’activité «s’accélère depuis fin 2024, on commence à voir des villes où toutes les grues sont à terre».
Idem pour Thierry Laureau, membre du syndicat des artisans du bâtiment, la Capeb, selon qui les artisans dépendants de la construction neuve «sont de moins en moins sollicités» par les grandes entreprises de maçonnerie «et voient leurs carnets de commandes commencer à s’épuiser».
Côté emploi intérimaire, le nombre de travailleurs dans le bâtiment, calculé en équivalent temps-plein, a connu des baisses de 5 % à 10 % selon les mois en 2024, d’après les chiffres de Prism’emploi, la fédération du secteur. L’année 2025 s’annonce pire pour le bâtiment, un secteur «très long à s’arrêter et tout aussi long à reprendre», rappelle Christophe Possémé.
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