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Rentrer pour reconstruire un pays dévasté par des décennies de dictature mais en gardant leur lien avec la France C’est le vœu qu’ont formulé des Syriens réfugiés en France et réunis dans un collectif «Liberté d’agir, droit de revenir». Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron et transmise à la presse ce mercredi 29 janvier, ils demandent de pouvoir revenir temporairement dans leur pays d’origine, sans perdre leurs droits en France.
Un mois et demi après la chute du régime de Bachar al-Assad, «en ce moment crucial pour la Syrie […], il est essentiel que les réfugiés syriens puissent participer activement à la reconstruction de leur pays tout en bénéficiant de la protection internationale à laquelle ils ont droit», écrivent les huit membres du collectif.
Ils assurent représenter «14 Syriennes et Syriens issus de tous les gouvernorats, de diverses appartenances politiques, ethniques et religieuses». Ils formulent plusieurs demandes au président Emmanuel Macron et à son envoyé spécial pour la Syrie, Jean-François Guillaume.
D’abord, «le droit au retour temporaire sans perte de protection subsidiaire ou du droit d’asile». Ils souhaitent que leur retour soit «sécurisé, volontaire et encadré juridiquement, avec une garantie absolue de retour en France», afin de «participer à la transition politique et démocratique en Syrie.» Ils demandent aussi de pouvoir «participer aux processus démocratiques (dans leur pays) sans renonciation au statut de réfugié».
Leurs avocats, Me Romain Ruiz et Raphaël Kempf, ont également interpellé le chef de l’Etat lundi dans une lettre distincte en plaidant pour une «solution technique à cet enjeu fondamental», un «sauf-conduit» permettant à «ces réfugiés de se rendre en Syrie et de revenir en France sans perdre leur protection et donc leur droit au séjour». «Pour éviter que la Syrie redevienne un État autoritaire […], la participation de la diaspora syrienne au débat public et démocratique syrien est absolument capitale», insistent les avocats.
Début janvier, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, avait évoqué la possibilité de «dérogations» au vu de la «situation particulière». Il avait aussi annoncé la suspension de quelque 700 dossiers de demande d’asile déposés par des Syriens en France, le temps de voir comment évolue la transition politique à Damas.
Selon l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides, environ 45 000 Syriens bénéficient du statut de réfugié politique sur le territoire français, y compris ceux qui ont fui leur patrie depuis le début des soulèvements contre Bachar al-Assad en 2011.
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