La dernière séance de psy : «Je ne peux pas croire que cet homme, qui connaît tout de moi, va mourir»

Chez le psy, la dernière séance peut être marquante. Triste ou joyeuse, chargée d’indifférence ou de gratitude, elle occupe une place particulière dans le souvenir des patients. Dans ce premier épisode, Christian, 47 ans, a assisté aux derniers instants de vie de son psychanalyste.

Pour ne rater aucun témoignage, aucune histoire, inscrivez-vous à notre nouvelle newsletter «Vécu».

Comment dire adieu à son psy ? Qui dira, pour la dernière fois, le redouté «bon, on va s’arrêter là» ? Après avoir versé des hectolitres de larmes, s’être montré nu et fragile, avoir raconté ses secrets les plus inavouables et passé une quantité folle d’heures dans ce cabinet que vous connaissez par cœur, la fin d’une thérapie est souvent un moment délicat, chargé d’attentes. Freud lui-même y a consacré un livre, Analyse avec fin et analyse sans fin (1937) sur ce moment crucial qui signe aussi pour le thérapeute la réussite ou non du travail accompli. Aujourd’hui, Christian (1), 47 ans, professeur de cinéma dans une fac parisienne, a pu faire le deuil de son analyste en découvrant, aux obsèques, des détails intimes de sa vie.

«C’est un psy qui me suit depuis treize ans, trois fois par semaine. Il est lacanien, donc il ne dit pratiquement rien. Dans la dernière année, il commence à vouloir espacer les séances, sans me dire pourquoi. Je ne le vois plus qu’une fois toutes les deux ou trois semaines, parfois moins. Or, c’est le pire moment pour moi car je suis en pleine crise de la quarantai