le ministre de l’Economie «surpris», Leclerc dénonce un «chantage» d’Arnault – Libération

le ministre de l’Economie «surpris», Leclerc dénonce un «chantage» d’Arnault – Libération

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Un ingénu à Bercy ? Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, s’est étonné ce vendredi 31 janvier de la fronde de grands patrons, dont Bernard Arnault de LVMH et le président du Medef, qui estiment être poussés à délocaliser face à la surtaxe provisoire envisagée par le gouvernement pour redresser les comptes publics.

«Je suis surpris de cela. D’abord, nous avons repris le texte [du budget, ndlr] de Michel Barnier», prédécesseur de François Bayrou à Matignon, alors «pourquoi cette fronde ne s’est-elle pas exprimée au moment où le texte a été présenté ?», s’est interrogé Eric Lombard sur TF1. D’autant que «nous allégeons les effets de ce texte, puisqu’il prévoyait [à l’origine] un impôt exceptionnel sur les grandes entreprises perçu pendant deux ans, et nous l’avons ramené à un an», a-t-il ajouté. «Nous sommes dans une situation de déficit et de dette», que «nous devons affronter collectivement», a souligné le ministre.

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«Oui nous leur demandons un effort, mais en contrepartie, l’Etat fait le plus gros effort d’économie qu’il n’a jamais fait depuis 25 ans», a souligné de son côté la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, sur BFMTV /RMC. «Ce qui est sur la table n’aurait jamais été proposé si ce n’était pas exceptionnel», a-t-elle relevé, en rappelant l’engagement d’un «retour en arrière en 2026».

Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a pour sa part critiqué la menace de quitter le pays émise selon lui par le PDG de LVMH Bernard Arnault et assuré qu’aucun patron des magasins E.Leclerc ne ferait «un chantage comme ça», vendredi sur LCI. «Ce n’est pas forcément positivement impactant d’avoir un des hommes les plus riches de France qui dit : ‘‘si ça ne le fait pas, je quitte le pays’’», a déclaré Michel-Edouard Leclerc ce vendredi sur LCI.

Jeudi, le président du Medef Patrick Martin avait donné «raison» au PDG de LVMH qui menaçait de délocaliser ses activités aux Etats-Unis. «La colère monte» parmi les adhérents du Medef face aux choix économiques du gouvernement, avait-il affirmé. Interrogé vendredi sur un veto de François Bayrou à une hausse de 1 % du Smic en juillet, rapportée par le quotidien Les Echos, le ministre de l’Economie a déclaré : «Je démens». «Le Premier ministre, à qui j’ai parlé hier, n’a pas dit ‘non’», a-t-il rapporté.

Avec la ministre du Travail «Catherine Vautrin, il [François Bayrou] va tenir une concertation sur les rémunérations et les revenus, ce sera dans le cadre de cette concertation que tout sera sur la table», a précisé Eric Lombard. Quant aux négociations des parlementaires en cours sur le budget, en commission mixte paritaire (CMP), le ministre de l’Economie a dit «espérer qu’ils arriveront à un accord». Et «nous considérons que s’il y a un accord, l’engagement des députés et des sénateurs nous engage, et nous respecterons le texte qui sortira» de cette commission.

Concernant l’aide médicale d’Etat (AME, réservée aux étrangers en situation irrégulière), point de discorde dans les négociations sur le budget, Eric Lombard a appelé au «compromis». Et rappelé – à l’unisson du corps médical – que cette aide était «importante en termes de santé publique». Ces personnes en situation irrégulière, si elles ne sont pas soignées, présentent «un risque de santé publique pour toutes les Françaises et les Français», a-t-il pointé. Selon des sources parlementaires, la CMP devrait acter la diminution des crédits alloués à l’AME, de 200 millions d’euros sur 1,3 milliard. Une mesure réclamée par le RN et une partie de la droite, mais à laquelle s’oppose la gauche.

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