Dans le Pas-de-Calais, des centaines de personnes manifestent contre un projet de stockage de déchets dangereux

Dans le Pas-de-Calais, des centaines de personnes manifestent contre un projet de stockage de déchets dangereux

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«Notre territoire, pas un dépotoir». Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce dimanche 2 février à Hersin-Coupigny, dans l’ancien bassin minier du Pas-de-Calais, pour s’opposer au projet d’installation d’un site d’enfouissement de déchets dangereux, faisant valoir que leur territoire subit déjà de lourdes nuisances environnementales. Sur les pancartes des manifestants, qui étaient environ 600 selon la police, 700 selon les organisateurs, on pouvait lire entre autres slogans «le bassin minier a déjà morflé».

Ce projet d’une installation de stockage de déchets dangereux (ISDD) est porté par Sarpi, filiale de Veolia, qui a déposé en octobre dernier une demande d’autorisation environnementale. S’il est autorisé, ce site pourra accueillir chaque année 100 000 tonnes de «déchets dangereux ultimes solides de composition minérale», comme des résidus d’épuration de fumée des incinérateurs d’ordures ménagères et de terres polluées provenant de la réhabilitation de friches.

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Pour les opposants, fédérés au sein de l’association ACIDDH, ce projet est un «non-sens environnemental, sanitaire et humain», dans une zone déjà «asphyxiée» par la pollution. Le site serait situé «à 300 mètres des premières maisons et à 700 mètres d’une école maternelle», dénonce Jean-Marie Caramiaux, maire (sans étiquette) d’Hersin-Coupigny.

Olivier Gacquerre, président de la communauté d’agglomération de Béthune-Bruay, assure que les 100 communes qui la composent sont contre le projet. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, qui a été candidate aux législatives dans le Pas-de-Calais, «a bien compris les enjeux de fonds et de forme notamment l’acceptabilité», souligne-t-il. Les manifestants ont l’espoir qu’une prise de position de la ministre fasse échouer le projet.

Pour Sarpi Veolia, ce projet répond à un besoin essentiel car la région Hauts-de-France ne possède plus de site de ce type depuis 1994 et envoie donc ses déchets ultimes vers d’autres régions, comme l’Ile-de-France, et l’étranger. Les quantités de ces déchets vont croître dans les prochaines années en raison de la réindustrialisation et de l’augmentation des exigences réglementaires, souligne Franck Choplin, responsable des installations de stockage des déchets dangereux chez Sarpi Veolia. Sur le site, les déchets seront confinés, isolés par une épaisse couche d’argile et une géomembrane. «L’objectif est de confiner les résidus qu’on reçoit, pas de les disperser dans l’environnement», veut rassurer Franck Choplin.

Libération

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