«Opération crèches mortes» : pourquoi les microcrèches se mobilisent partout en France ce lundi

«Opération crèches mortes» : pourquoi les microcrèches se mobilisent partout en France ce lundi

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T-shirt noir et pancartes «crèche en péril» : ce lundi 3 février dès 16 heures, «l’opération crèches mortes» sera lancée sur tout le territoire. Si les établissements ferment plus tôt, les salariés ne seront pas grève. Une mobilisation portée entre autres par la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC) et la Fédération des services à la personne et de proximité (Fedesap). Les microcrèches – petites structures accueillant une dizaine d’enfants et représentant 90 000 places en France – s’opposent à une réforme qui pourrait menacer leur activité. Le gouvernement souhaite appliquer un décret, actuellement en examen au Conseil d’Etat, à partir de septembre 2026 visant à mettre fin à des dérogations sur l’encadrement des enfants et la formation des personnels dans ce secteur privé. Conçues initialement pour développer une offre de garde dans des zones rurales, les microcrèches bénéficient d’un cadre réglementaire moins exigeant.

«On va clairement renforcer les contrôles, notamment dans les microcrèches. D’ici septembre 2026, elles devront se conformer aux mêmes normes de qualifications que les petites crèches, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui […]. Je serai très ferme sur les contrôles», avait annoncé le 24 janvier Catherine Vautrin, la ministre du Travail et des Familles. En 2023, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait décrit une qualité d’accueil de la petite enfance «très disparate» et appelé à de profondes réformes.

L’Igas pointait notamment trois problèmes structurels : la faiblesse du taux d’encadrement, la pénurie de professionnels et des contrôles insuffisants dans un secteur privé en pleine expansion. Plusieurs livres enquêtes publiés depuis ont jeté une lumière crue sur les dysfonctionnements de certaines structures privées, obsédées par le rendement au détriment de la qualité d’accueil.

Ces microcrèches ont une capacité d’accueil de maximum 12 enfants par jour et le référent a le droit d’être seul, notamment le matin et le soir. Il doit avoir une expérience ou un diplôme dans le domaine de la petite enfance, type CAP Accompagnement Educatif Petite Enfance, une formation de deux ans après la classe de troisième au collège.

Le projet de décret demande que la structure compte au moins un professionnel diplômé d’Etat et que l’accueil de moins de trois enfants par un seul professionnel ne puisse être fait que lorsque ce professionnel est diplômé de catégorie 1, c’est-à-dire qu’il soit auxiliaire de puériculture ou éducateur de jeunes enfants, un niveau d’étude à BAC + 2. Il est également demandé qu’un directeur exerce ses fonctions pour un maximum de deux établissements.

Ce nouveau personnel nécessite logiquement un temps d’étude plus long, mais à l’heure actuelle «il n’y a pas assez de professionnels formés pour répondre à cette réglementation-là», déplore Loïc Haincaud, gestionnaire des crèches «Jules et Valentin», présentes dans trois communes de Seine-et-Marne, interrogé par le journal La Marne.

Les microcrèches sont généralement composées de 40 % de CAP, soit 15 000 salariés, selon les Fédérations, que les directeurs seraient donc susceptibles de remplacer. «Quand bien même on trouverait des auxiliaires de puériculture pour remplacer les 40 % attendus, on serait en surnombre dans les structures, et il faudrait licencier des CAP en crèche alors qu’elles sont là depuis parfois 15 ou 20 ans», poursuit Loïc Haincaud. Par ailleurs, les salaires de ce personnel plus qualifié devront être augmentés ce qui conduira à un reste à charge plus conséquent pour les parents.

Dénonçant des annonces «sans aucune concertation préalable», les fédérations mobilisées estiment que ces règles sont susceptibles de «détruire des dizaines de milliers d’emplois et d’autant plus de places d’accueil dont bénéficient les familles». Une pétition a été lancée en ligne pour soutenir l’opération «crèches mortes», avec pour le moment 24 671 signatures. Fédérations et personnels craignent la fermeture de nombreux établissements, dans un secteur déjà en crise. Selon les auteurs de la pétition, Jimmy Dacquin et le collectif «Je soutiens ma crèche», les 7 000 microcrèches en France seraient concernées par le décret, mettant en danger 30 000 salariés.

Pour le Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance, ces réglementations «ne sont qu’une stratégie mise en place par le secteur privé lucratif pour faire pression sur le gouvernement et détourner l’attention des véritables enjeux, pour protéger ses profits au détriment de l’intérêt général», d’après un communiqué publié fin janvier En cas de disparition de leurs structures, «les modes de garde seraient largement insuffisants, dans les grandes villes comme dans les petites communes», alertent les directeurs de crèches du secteur privé.

Libération

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