Tensions : le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, alerte contre une «irréparable séparation» avec la France

Tensions : le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, alerte contre une «irréparable séparation» avec la France

Главная страница » Tensions : le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, alerte contre une «irréparable séparation» avec la France

Six mois après le début d’une crise sans précédent entre Paris et Alger, le président Algérien, Abdelmadjid Tebboune, est revenu sur la situation dans un long entretien pour l’Opinion dimanche 2 février. «Sur le Sahara occidental, j’ai prévenu le président Macron : “Vous faites une grave erreur !”» a insisté le chef d’Etat dans les colonnes du journal, revenant sur le sujet à l’origine du conflit diplomatique.

En juillet 2024, Emmanuel Macron a reconnu dans une lettre à Mohammed VI, roi du Maroc, que «le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscriv [aient] dans le cadre de la souveraineté marocaine». Le statut du territoire n’est toujours pas défini par l’ONU et cristallise un conflit d’un demi-siècle entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. Les propos du président français ont ainsi engendré «la crise la plus grave entre l’Algérie et la France depuis l’indépendance», selon l’historien Benjamin Stora, invité sur France 24 fin janvier 2025.

Dans l’Opinion, Abdelmadjid Tebboune ne se dit pas fermé au dialogue avec la France. Il estime cependant que dans «un climat délétère»«plus rien n’avance si ce n’est les relations commerciales», c’est à Paris de faire le premier pas. La menace d’une «séparation qui deviendrait irréparable» plane. A ses yeux, le sentiment de crise est aggravé par les propos de personnalités politiques françaises. Le président algérien juge qu’il existe «des déclarations hostiles», notamment de la part «du député de Nice, Eric Ciotti, qui qualifie l’Algérie d’“Etat voyou”, ou du petit jeune du Rassemblement national qui parle de régime “hostile et provocateur”», souligne-t-il en évoquant Jordan Bardella.

Autre personnalité visée par Abdelmadjid Tebboune : Marine Le Pen. Cette dernière a déclaré fin janvier 2025 sur LCI qu’il fallait faire «avec l’Algérie la même chose que ce que Trump a fait avec la Colombie». Des propos qui interrogent le chef de l’Etat algérien, qui lâche : «Veut-elle une nouvelle rafle du Vel-d’Hiv et parquer les Algériens avant de les déporter ?» Dernier homme politique dans le viseur d’Abdelmadjid Tebboune : le ministre de l’Intérieur français. «Tout ce qui est Retailleau est douteux compte tenu de ses déclarations hostiles et incendiaires envers notre pays.»

Autre sujet évidemment abordé par le président Tebboune : la détention depuis la mi-novembre 2024 de l’écrivain franco-algérien de 80 ans Boualem Sansal. Récemment hospitalisé, il est toujours retenu prisonnier en Algérie. L’écrivain est emprisonné en vertu de l’article 87 bis du code pénal qui sanctionne «comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions». «Boualem Sansal n’est pas un problème algérien, c’est un problème pour ceux qui l’ont créé», balaie Tebboune.

Le 6 janvier 2025, à l’occasion de la conférence des ambassadeurs, Macron a évoqué le cas de Boualem Sansal en des termes durs pour Tebboune : «L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est.» Des propos alors jugés comme «provocateurs» et «inacceptables» par des responsables politiques algériens et par la presse du pays. Il y a deux ans encore, le locataire de l’Elysée qualifiait la relation entre les deux chefs d’Etat d’amicale, fondée sur «la confiance» et le «respect».

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Kosovo votes in legislative elections seen as key test for PM Kurti 

01:43 To display this content from , you must enable advertisement tracking and audience measurement. Accept Manage my choices Issued on: 09/02/2025 – 12:01 Kosovars cast their votes Sunday in a parliamentary election considered a key test for Prime Minister Albin Kurti as talks on normalizing ties with rival Serbia remain stalled and foreign funding for one of Europe’s poorest countries in question.  France24