«Parce qu’elle est une meuf trans, elle est mise à l’isolement» : la détention d’une militante anti-A69 prolongée

«Parce qu’elle est une meuf trans, elle est mise à l’isolement» : la détention d’une militante anti-A69 prolongée

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Une militante transgenre, mise en examen et écrouée dans le cadre de sa mobilisation contre l’A69 Toulouse-Castres, a vu lundi 3 février sa détention à l’isolement dans une prison pour hommes prolongée jusqu’au 15 juin, a-t-on appris auprès du parquet et de son avocate. Entre 30 et 40 personnes se sont rassemblées dans la matinée devant le palais de justice de Toulouse pour demander la libération de l’activiste, identifiée par son seul prénom Louna, pendant sa comparution devant un Juge des libertés (JLD), a rapporté son avocate, Claire Dujardin.

À la mi-octobre 2024, cette personne, née en 1999, a été mise en examen pour «destruction du bien d’autrui par moyen dangereux, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit passible de 10 ans d’emprisonnement et refus de se soumettre à un prélèvement biologique destiné à permettre l’analyse et l’identification de l’empreinte génétique», précise le parquet de Toulouse. Elle a été alors placée en détention provisoire à la prison de Tarbes (Hautes-Pyrénées), une prison pour hommes où elle se trouve à l’isolement depuis bientôt quatre mois, selon son comité de soutien, composé notamment de membres des organisations opposées au chantier de l’A69.

«Parce qu’elle est une meuf trans, elle est mise à l’isolement», dénonce encore un texte de soutien publié sous le titre «Free Louna» sur les réseaux sociaux. Cette détention «extrêmement difficile», selon Me Dujardin, a donc été prolongée jusqu’au 15 juin, soit pour un total de huit mois. «Placer une jeune femme trans à l’isolement dans une prison pour hommes dans l’attente d’être jugée, c’est une forme de maltraitance», estime Isabelle Carsalade, pédopsychiatre et membre du collectif anti-A69, la Voie est Libre.

«Il n’y a pas eu de meurtre», explique-t-elle, jugeant cette détention préventive d’autant plus «violente» qu’«une transition de genre est déjà compliquée». Un engin de chantier avait été incendié en mai 2024 non loin du tracé de l’A69, autoroute contestée qui doit relier fin 2025 Toulouse à Castres et fait l’objet de multiples recours en justice et manifestations d’opposants.

Libération

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