Les spectacles de la semaine : les danses pétaradantes de Marco da Silva Ferreira et la Jeanne d’Arc de Judith Chemla

Les spectacles de la semaine : les danses pétaradantes de Marco da Silva Ferreira et la Jeanne d’Arc de Judith Chemla

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Pour aider nos lecteurs à s’y retrouver dans une offre culturelle foisonnante, les journalistes du service Culture de Libé déblaient le terrain et vous livrent l’essentiel de ce qui leur a plu dans l’actualité des sorties de films, d’albums, de pièces et de spectacles, de séries et de livres. Et tous les samedis, notre Top 10 de la semaine, toutes disciplines confondues. Retrouvez toutes nos sélections.

Ancien nageur formé à la kinésithérapie, ex-champion de la version portugaise de So You Think You Can Dance, le chorégraphe passionne toujours plus avec ses mix baroques et son goût pour les danses de club contestataires. Il présente en France deux spectacles, A Folia et CARCASS. Là où ses comparses privilégient souvent une approche documentaire des danses sociales, important sur scène des pratiques underground pour montrer l’étendue de leur vocabulaire ou évoquer leur ancrage sociopolitique, lui en fait plutôt le subconscient de fantaisies pétaradantes à fort capital fictionnel, poussant l’art du mix temporel et géographique dans des dimensions baroques. Lire notre portrait.

Adaptée des minutes du procès de Jeanne d’Arc, la pièce écrite et jouée par Judith Chemla met en lumière et en chants l’irréductibilité du destin de la guerrière et de sa condition de genre. Elle, enfermée sur une scène en polygone de bois, eux qui la dominent sur l’immense écran en fond de scène, pour un procès qui se joue désormais entre ces deux espaces, et deux temporalités. Sur qui ou quoi Jeanne peut-elle s’appuyer quand le texte appartient aux hommes d’en haut, et que sa partition lui impose de répondre d’en bas ? Lire notre critique.

Deux plafonniers éclairent le plateau, un mégaphone est posé au sol. Un homme monte sur scène et essaye de l’allumer. Il commence à raconter. Il s’appelle Dario Salvetti, il est l’un des porte-parole du collectif d’usine GKN. Le 9 juillet 2021, il a été licencié par un simple mail avec 421 de ses collègues et 80 intérimaires. De passage pour la première fois en France, la pièce Il capitale raconte la longue lutte des ouvriers italiens qui tentent de reprendre depuis trois ans le contrôle de leur usine par les arts. Lire notre récit de la construction du spectacle et de la lutte des GKN.

Après le succès de son adaptation de Réparer les vivants, Emmanuel Noblet met en scène un roman de Tanguy Viel qui relate le jugement d’une affaire d’escroquerie. Une fable politique sur fond de lutte des classes aux accents mystiques.

Vincent Dedienne, habitué à puiser dans sa double culture du one-man show et du théâtre, interprète deux textes de Jean-Luc Lagarce, trente ans après la mort du dramaturge.

Le patron de la Comédie-Française magnifie l’œuvre de Paul Claudel grâce à de grandes toiles peintes esquissant paysages marins et ciels picturaux, et aux costumes démesurés signés Christian Lacroix. C’est toute la force du travail d’Eric Ruf : donner à voir le spectacle de la pensée qui prend forme sur le plateau, une pensée incarnée à l’image des héros claudéliens qu’on pensait a priori éthérés, contenus dans une prose au lyrisme pénible. Tout le contraire ici.

Bouleversée par l’invasion de l’Ukraine, la metteuse en scène a conçu une fresque ambitieuse sur les origines de l’impérialisme russe, de Lénine à Poutine. Un projet gigantesque, un spectacle grandiose, un peu trop parfois, qui évoque certaines compositions de Prokofiev.

Au théâtre du Petit Saint-Martin à Paris, l’adaptation du best-seller sagace de l’humoriste, mis en scène par son frère, puise sa force chez un Vassili Schneider délié. Le phrasé-parlé vif de l’auteur en pleine trituration de ses sutures adolescentes dans le livre se voit enfilé comme un gant par l’acteur qui enchaîne avec force les pensées à voix haute, réglant ses comptes avec le père.

De retour après des adieux à la scène écourtés, l’humoriste passe son public au gril d’un nouveau spectacle en partie improvisé, chaleureusement destructeur.

Dans sa chambre d’enfance recréée sur scène, Solal Bouloudnine replonge, au travers d’une enthousiasmante galerie de personnages, dans ses années 90 hantées par la mort de Michel Berger.

Transposé à l’ère de la révolution numérique, le prologue de la nouvelle production du cycle d’opéras du compositeur allemand, à Bastille, assomme d’ennui mais aligne quelques belles voix. Retrouvez notre critique.

L’exigence de l’interprétation musicale de Teodor Currentzis ne permet pas de faire oublier la paresse de la proposition scénique de Peter Sellars.

Chaque jour, retrouvez les choix du service Culture de libé : expositions le lundi, théâtre, danse et opéra le mardi, sorties ciné le mardi, musique et séries le vendredi… et le Top 10 de la semaine, pour finir en beauté le samedi. Tout ce qui nous a plu (et parfois déplu) dans l’actualité de la culture.

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