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Les chiffres de l’immigration de 2024 ont été présentés ce mardi 4 février par la Direction générale des étrangers en France (DGEF). Une prévention comme point de départ : il s’agit d’estimations qui seront actualisées au mois de juin. Les chiffres de l’immigration clivent depuis toujours : polémiques, fantasmes, interprétations fallacieuses, etc. Qu’en est-il en 2024 ?
La France a délivré 336 700 premiers titres de séjour l’an dernier, un chiffre en hausse de 1,8 % par rapport à 2023. Les étudiants sont les plus nombreux (plus de 100 000), suivis par ceux qui arrivent en France pour «motif familial» (environ 90 000). Les ressortissants du Maghreb arrivent en tête des primo-arrivants. Dans l’ordre : le Maroc (37 000), l’Algérie, un peu en baisse (29 100), et la Tunisie (22 900).
Au total, il y avait 4,3 millions de titres de séjours valides au 31 décembre 2024, en hausse de 3,9 %. Les pays du Maghreb sont toujours en tête. Dans l’ordre : l’Algérie (649 991), le Maroc (617 053) et la Tunisie (340 287). La très grande majorité des étrangers habitent dans les grandes métropoles (en Ile-de-France, dans le Rhône, dans les Bouches-du-Rhône et dans le Vaucluse).
Point important : 31 250 personnes sans papiers ont été régularisées l’an dernier (une baisse de 10 % par rapport à 2023) grâce à l’AES (admission exceptionnelle au séjour). C’est la première fois depuis 2020 que la tendance diminue pour cette «admission» faite au titre de la «circulaire Valls», sévèrement durcie par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Les chiffres sont en augmentation (+ 17 %). Concrètement : plus de 3,5 millions de demandes – dont 2 millions pour des visas touristiques – pour près de 2,9 millions de visas délivrés. Les Jeux olympiques de l’été dernier n’ont pas eu d’«effet notable» sur le volume des visas. Le tiercé des pays qui ont eu un visa ? Les ressortissants chinois arrivent en tête (562 505), devant le Maroc (283 023) et l’Algérie (250 095).
Le ministère de l’Intérieur a fait état d’une baisse de 5,5 % du total par rapport à 2023 : 157 947 dossiers de demande d’asile pour plus de 70 000 attributions. Cette diminution s’explique notamment par une baisse «de 45 % des demandes Dublin», c’est-à-dire formulées dans un autre pays où le demandeur est passé initialement. L’Ukraine a pris le relais de l’Afghanistan (en baisse de 37 %) comme première nationalité des ressortissants demandant l’asile. La demande ukrainienne a été multipliée par quatre en un an. Elle atteint 13 350 demandes en 2024.
L’an dernier, il y a eu 21 601 étrangers en situation irrégulière qui ont été reconduits à la frontière (une hausse de 26,7 %). Parmi eux, les éloignements forcés se sont élevés à 12 856 (une hausse de 9,7 %). La première nationalité des éloignements est l’Algérie (2 999), devant la Géorgie (1 844) et le Maroc (1 658).
La plupart du temps, les mesures d’éloignement ont lieu après une obligation de quitter le territoire (OQTF). Entre 2019 et 2022, par exemple, les préfets ont prononcé 447 257 obligations de quitter le territoire français, notamment en outre-mer. Le hic : la France présente un taux d’exécution des mesures d’éloignement très faible – autour de 10 %. En guise de comparaison, les autres pays européens délivrent moins de mesures d’éloignement, mais présentent un meilleur taux. En 2019, le taux d’exécution des OQTF était de l’ordre de 14 % en France, contre 21 % en Grèce, 24 % en Italie, 33 % en Espagne et 52 % au Danemark.
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