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Après les accusations parues dans le New York Magazine, une première traduction devant la justice ? Le couple formé par l’écrivain britannique à succès Neil Gaiman et la chanteuse Amanda Palmer, en instance de divorce, font l’objet d’une plainte déposée par leur ancienne nounou Scarlett Pavlovich lundi 3 février. La plaignante, qui avait témoigné aux côtés de sept autres femmes le 14 janvier dernier, accuse notamment Neil Gaiman de «viol», de «contrainte» et de «trafic d’êtres humains». La chanteuse, elle, est mise en cause pour avoir «fourni» la baby-sitter, alors âgée de 22 ans, à l’écrivain.
Dans sa plainte, délivrée aux tribunaux fédéraux du Wisconsin, du Massachusetts et de New York, Scarlett Pavlovich explique avoir rencontré Amanda Palmer sur une plage d’Auckland en 2020. A cette époque, la jeune femme, âgée de 22 ans, se trouve en grande détresse financière et accepte la proposition de job formulée par la chanteuse, qui réside avec son compagnon sur l’île de Waiheke. Quelques courses, des tâches ménagères, pour finalement devenir la baby-sitter du fils du couple. C’est le soir de leur rencontre que Neil Gaiman l’agresse sexuellement pour la première fois, témoigne Scarlett Pavlovich, qui y voit le signe qu’Amanda Palmer l’a «recrutée en toute connaissance de cause». Les agressions se poursuivent, raconte la vingtenaire, qui se décrit comme étant sous emprise. Sans moyen, elle ne s’imagine pas quitter le foyer, d’autant que l’auteur de Good Omens lui a promis de l’aider dans sa carrière d’écrivaine.
Dans l’enquête du New York Magazine parue en janvier, Scarlett Pavlovich décrivait en détail les agressions qu’elle dit avoir subies de la part de l’écrivain. Elle raconte par exemple qu’une fois, l’auteur lui avait proposé de profiter d’une baignoire installée dans son jardin avant de la rejoindre entièrement nu et de la violer. «Il a mis ses doigts directement dans mon anus et a essayé d’y introduire son pénis. J’ai dit : “Non, non.” Il a ensuite essayé de frotter son pénis entre mes seins, et j’ai également dit “non”. Il m’a ensuite demandé s’il pouvait jouir sur mon visage et j’ai dit “non”, mais il l’a fait quand même.» La jeune femmerapporte encore que Gaiman exigeait d’elle une totale déférence. «Appelle-moi maître» ; «Sois une bonne fille», lui aurait-il ainsi intimé.
Les violences auraient pris fin quand Scarlett Pavlovich a confié à Amanda Palmer son intention de se suicider. Selon la plaignante, la chanteuse a d’ailleurs eu un rôle clé dans les agressions, en ce qu’elle connaissait les désirs sexuels de celui qui était encore son mari. Pavlovich assure même avoir prévenu Palmer des agissements de Gaiman dès la première agression. Cette dernière lui aurait répondu qu’une dizaine de femmes lui avaient déjà raconté la même chose par le passé Au moment des premières révélations contre l’auteur de la série de BD fantastique Sandman ou le conte angoissant Coraline, Palmer avait fait savoir qu’elle était «profondément troublée» par ces allégations et annoncé qu’elle n’était pas «en mesure de faire de commentaire», en faisant valoir «des procédures de garde et de divorce en cours». «Veuillez comprendre que je suis avant tout un parent. Je demande le respect de ma vie privée pour le moment», écrivait-elle.
De son côté, Neil Gaiman avait répondu aux accusations en janvier, niant tout abus. «Je suis loin d’être parfait, mais je n’ai jamais eu la moindre relation sexuelle non-consentie avec qui que ce soit. Jamais. […] J’étais émotionnellement indisponible tout en étant sexuellement disponible, centré sur moi-même et pas aussi attentionné que j’aurais pu ou dû l’être.»
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