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Pendant plus d’un siècle, la France et l’Algérie demeurèrent liées par un destin auquel l’histoire avait imposé la forme singulière d’une fusion territoriale, érigée en «départements» d’outre-Méditerranée, avec Alger, «deuxième ville de France». La France affirma l’ambition de ses principes républicains et de sa mission qu’elle voulait civilisatrice. Au fil des décennies, des hommes et des femmes demeurèrent privés de droits élémentaires. Le régime de l’indigénat, le recours à la force pour réprimer toute velléité de droits, les inégalités flagrantes dans l’accès à l’éducation, à la justice, à la propriété, déchirèrent jusqu’aux fondements de la République.
Nous ne pourrons effacer tant de souffrances comme il est illusoire de croire que nous puissions bâtir un avenir commun solide si nous refusons d’assumer, au nom de la clarté et de la responsabilité, nos parts d’ombre respectives. Cessons donc de nous accabler de repentirs perpétuels, mais reconnaissons que durant ces cent-trente-deux ans d’histoire commune, la France omit ses valeurs et s’exonéra de son devoir envers une partie de ceux qu’elle avait annexés à son histoire, qui lors de conflits sanglants lui furent pourtant d’une loyauté exemplaire…
La guerre d’Algérie fut, en quelque sorte, une guerre franco-française, tant elle bouleversa nos institutions, déchira no
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