Des patrons divisés à propos de la surtaxe exceptionnelle sur les très grandes entreprises : «Ceux qui s’insurgent ont-ils oublié les prêts garantis par l’Etat ?»

Des patrons divisés à propos de la surtaxe exceptionnelle sur les très grandes entreprises : «Ceux qui s’insurgent ont-ils oublié les prêts garantis par l’Etat ?»

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La surtaxe d’impôt sur les sociétés, limitée à un an, n’a beau concerner que 440 entreprises qui réalisent plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires, elle suscite des réactions dans l’ensemble du tissu économique. Nombre de petites et moyennes entreprises (PME), même si elles ne sont pas concernées directement, s’inquiètent ainsi du climat créé par ce prélèvement exceptionnel et craignent que leurs donneurs d’ordres, lorsqu’il s’agit de grandes entreprises resserrent leur carnet de commandes ou ne tirent encore plus sur les prix demandés à leurs fournisseurs.

Du côté des grands groupes, à l’opposé des critiques de Bernard Arnault (LVMH) ou Patrick Pouyanné (TotalEnergies) un certain nombre de chefs d’entreprise comprennent l’existence de cette contribution, d’autant plus qu’elle est limitée dans le temps. «Je ne suis pas opposé à cette contribution, surtout si elle est exceptionnelle, assure Pascal Demurger, PDG de la Maif, à Libération. Elle va nous coûter plusieurs dizaines de millions, mais les finances publiques sont dans un état qui justifie que nous fassions un effort.» Un banquier du secteur mutualiste va dans le même sens : «Nous pouvons même supporter un impôt sur les bénéfices qui atteint 33% comme par le passé. La levée de boucliers que nous observons n’est pas normale.» Il introduit néanmoins une nuance : «En revanche, cette contribution exceptionnelle pose la question des entreprises qui opèrent sur un marché mondial et celles qui travaillent uniquement sur le marché national et seront de fait plus taxées puisque cette contribution touche uniquement les profits réalisés à l’intérieur des frontières.» «Ceux qui s’insurgent contre cet impôt, ont-ils oublié les prêts garantis par l’Etat et les aides diverses reçues durant la crise sanitaire ? interroge de son côté le dirigeant d’un groupe d’établissements de santé, également favorable à cette contribution. Aujourd’hui il faut trouver des recettes nouvelles.»

Du côté des opposants, l’ex-dirigeant du groupe de grande distribution qui porte son nom, Michel-Edouard Leclerc voit dans cet impôt une mauvaise réponse : «Je trouve que c’est mal conçu. Vu du côté de la bonne gestion du budget, c’est une réponse pour aller chercher des sous, donc nous allons payer plus d’impôts.» Au-delà même de ce qu’elle représente en termes financiers, cette contribution agace également parce que, selon lui, elle donne l’impression d’un système fiscal mouvant. «La surtaxe, on l’a acceptée, elle va nous coûter environ 200 millions, s’insurge le dirigeant d’un important groupe qui opère dans l’énergie. Le sujet c’est l’incertitude dans laquelle nous nous trouvons.»

Libération

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