Fronde fiscale : les petits calculs des grands patrons

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Franchement, on ne leur ­demande pas la lune. Juste de participer un tout petit peu plus à l’effort collectif. Les grands patrons ont à ce point l’habitude d’être choyés et protégés en France que beaucoup ne ­parviennent pas à comprendre comment Bercy a pu oser leur imposer une surtaxe sur leurs bénéfices. Et que cette surtaxe soit exceptionnelle, c’est-à-dire effective un an seulement au lieu de deux comme initialement prévu, ne les calme pas plus que ça. Cela semble être une question de principe : pour eux, un grand patron, ça crée de l’emploi, ça crée de la richesse, c’est au-dessus de la mêlée, on devrait plutôt lui baiser les pieds. Bien sûr que les grandes entreprises créent des emplois et de la richesse, c’est précisément pour cela qu’elles sont cocoonées, pas question de leur lancer la pierre, mais à un moment où le pays est dans une vraie situation de crise politico-économique, sur fond d’instabilité internationale XXL, qu’elles soient mises à contribution comme tout le monde semble frappé au coin du bon sens et de la justice fiscale.

Depuis ­l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée, tout a été fait pour faciliter la vie des grands ­patrons, l’idée était de les aider au maximum pour qu’à leur tour ils inondent le pays de leur richesse. Le fameux ruissellement tant vanté par le chef de l’Etat, dont on n’a finalement reçu que quelques gouttes. On a même vu récemment des grands groupes fermer des sites en France, et donc supprimer des emplois, alors qu’ils engrangeaient des profits records. Preuve que quelque chose ne fonctionne pas dans cette politique de l’offre qui sert de gouvernail en béton armé à Emmanuel Macron. Et aussi chez certains de ces grands patrons qui chouinent sur leur sort dans l’Hexagone tout en regardant Donald Trump avec les yeux de l’amour, comme déconnectés du monde réel. Le blues du businessman, on connaît la chanson.

Libération