«Quatre couleurs» de Thomas Terraqué : SOS d’un collège en détresse

«C’est fou le nombre de collègues qui parlent de cramer leur bahut.» Le constat de Madame E. a de quoi inquiéter. Elle fait sa rentrée dans un collège de REP (réseau éducation prioritaire), pleine de convictions en ce début de carrière. Elle y découvre tout un microcosme. Monsieur V. est un professeur de français en perte de vitesse. Face à lui, des centaines d’élèves se succèdent, dont Obi. Au fur et à mesure des années, l’enseignant a développé un certain nombre de manies, dont celle d’entasser les allumettes dans un tiroir. Enormément d’allumettes. Après avoir partagé dans son «journal furtif» en ligne ses déboires au sein de l’éducation nationale, Thomas Terraqué (pseudonyme de l’auteur) a choisi la fiction pour ce premier livre corrosif. La réalité n’est pourtant pas bien loin.

L’humour côtoie le frisson. «Derrière l’ourlet des tables branlantes, rangs serrés des chewing-gums durs comme la pierre, et au-dessus tous les nique ta mère, la police, sale michto ou le snap de telle ou tel, enfin des crevasses fouillées à la pointe du compas et des traits rageurs arrac