Que sait-on des romanciers, des romancières ? Ce que les quatrièmes de couverture nous en disent et, en général, ce n’est pas grand-chose. Une date et une ville de naissance, les livres déjà publiés s’il y a lieu, parfois quelques prix littéraires. Pour le reste, entend-on souvent, peu importe : tout ce qu’il y a à savoir de la vie de la personne en fronton se trouve sous nos yeux, au fil des pages, plus ou moins entre les lignes, et si cette personne avait voulu en dire davantage, le dire autrement, elle aurait écrit son histoire à elle, à la première personne.
Née en Ecosse en 1977, Jenni Fagan est poète et romancière. On la connaît d’abord pour sa fiction, trois titres remarqués jusqu’ici, la Sauvage (2013), les Buveurs de lumière (2017) et la Fille du diable (2022) – tous traduits par Céline Schwaller chez Métailié –, dont la matière en partie personnelle n’était pas un mystère mais pas non plus le propos. Le premier se passait dans un centre pour ados «difficiles», le deuxième dans un parc de caravanes, et il se trouve que l’autrice a connu des décors semblables dans l’enfance. Ootlin, son quatrième livre publié en France, est un récit et il s’adresse à «tous ceux qui traversent les enfers sur rien de plus qu’
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