L’augmentation du prix des œufs aux Etats-Unis n’affecte pas la production française

L’augmentation du prix des œufs aux Etats-Unis n’affecte pas la production française

Главная страница » L’augmentation du prix des œufs aux Etats-Unis n’affecte pas la production française

Rayons presque vides, acheteurs à la recherche effrénée des cartons d’œufs qui d’habitude remplissaient les étagères des grandes surfaces : c’est la scène que décrit le New York Times, le 24 janvier. Dans l’Etat de Pennsylvanie, le 5 février, 100 000 œufs biologiques ont été volés dans l’entrepôt d’un grossiste, pour une valeur de plus de 40 000 dollars. La grippe aviaire sévit dans le pays : ces trois derniers mois, elle a poussé les autorités à abattre préventivement 30 millions de poules dans le but d’enrayer l’épidémie. En conséquence de la pénurie, les prix à la consommation s’envolent : + 37 % par rapport à l’année précédente, selon les chiffres rapportés par le New York Times. La France, placée en risque élevé depuis le 9 novembre face à l’«influenza aviaire hautement pathogène» (IAHP), peut-elle connaître un même scénario ?

Le groupe Métro, grossiste de produits alimentaires et leader du marché, fournit aux professionnels de la restauration des œufs d’élevage français. Isabelle Baahmed, attachée de presse de l’enseigne, l’assure : «Il n’y a pas de pénurie, ni d’augmentation des prix.» C’est ce que les chiffres publiés par l’Etablissement national des produits de l’agriculture et de la mer (France Agrimer) et le ministère de l’Agriculture confirment : le prix à la consommation au mois de janvier 2025 est stable, autour de 2 euros la barquette de six œufs français.

«Les prix à la consommation ont pu rester stables, malgré une augmentation du prix de production, précise Loïc Coulombel, vice-président du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO). La baisse des prix des céréales dont la volaille se nourrit a notamment compensé la hausse du coût de la main-d’œuvre, du transport et de la mise en boîte.» Il concède néanmoins de «petites tensions, dues à une augmentation de l’offre, de l’ordre de 4 % en un an, et à une légère diminution de la production, principalement causée par la salmonelle et la transformation des modes d’élevage».

Mais qu’en est-il de l’évolution de la grippe aviaire dans le pays ? Loïc Coulombel assure que seules deux unités de petite taille d’élevage de poules pondeuses en plein air ont été touchées, et que la grippe aviaire n’a pas affecté la production française. Maud Faipoux, directrice générale de l’alimentation auprès du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, fait le même constat. Elle met en avant les mesures de prévention prises, telle la campagne de vaccination des canards, responsables de l’importante propagation de l’épidémie du virus H5N1 en 2022-2023. «La couverture vaccinale des canards a permis de protéger l’ensemble des élevages de volaille, explique-t-elle. Il y a eu peu de cas : dix durant la dernière campagne et quinze sur les campagnes actuelles.»

«Le risque lié à l’influenza est tout de même présent. Il est considéré comme élevé parce qu’il y a beaucoup de cas dans la faune sauvage», nuance Loïc Coulombel. Le vice-président de l’interprofession des œufs estime que la France est en avance en termes de biosécurité par rapport aux Etats-Unis, mais n’est pas à l’abri d’une propagation de l’épidémie. D’où le questionnement de la filière à propos de la vaccination des poules pondeuses. «Un vaccin efficace existe, mais il faut une décision politique et ce n’est pas un sujet consensuel. Une campagne de vaccination pose des difficultés en termes de surveillance des cheptels et surtout des conséquences commerciales car, du moment où on vaccine, on considère que les élevages ne sont pas indemnes de la grippe aviaire, et cela peut bloquer les exportations», précise-t-il.

Si les prix de la grande distribution ne sont pas affectés, c’est aussi parce qu’il s’agit à 100 % d’œufs provenant de la filière française. Les produits du marché libre européen sont, eux, sujets à des augmentations. D’autres pays d’Europe tels l’Italie ou la Pologne ont en effet été plus massivement touchés par le virus : on calcule au sein de l’UE un manque de 10 millions de poules, soit 3 % du cheptel, avec une augmentation du prix moyen de 4,9 % en un an (par centaine de kilos d’œufs), selon les chiffres mis à disposition par la direction générale européenne de l’Agriculture et du Développement rural. Un bilan qui reste bien en dessous de celui des Etats-Unis, où la perte de production est estimée à 10 %.

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Les autorités ont fait état d’au moins six morts ce lundi 4 novembre après de multiples éruptions d’un volcan dans l’est de l’Indonésie.