Au pays de Galles, un homme veut racheter la décharge où reposent par erreur ses 8 000 bitcoins… soit 750 millions de dollars

Au pays de Galles, un homme veut racheter la décharge où reposent par erreur ses 8 000 bitcoins… soit 750 millions de dollars

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C’est une histoire de crypto très cryptique. La quête de James Howells, entamée il y a dix ans, pourrait bientôt s’achever. Ce Gallois serait sur le point de mettre la main sur un disque dur jeté par erreur durant l’été 2013 dans une décharge de Newport, dans le sud du Pays de Galles. Selon son propriétaire, un informaticien, l’appareil perdu depuis des années recèle un magot : 8 000 bitcoins, d’une valeur de 750 millions de dollars. Seul hic : le disque dur est inaccessible.

Mi-janvier, sa mission pour retrouver son disque dur s’est un peu plus corsée. Howells, qui avait saisi la Haute Cour à Cardiff pour faire annuler la décision du conseil municipal de Newport lui interdisant d’effectuer des fouilles dans la décharge, a vu sa demande rejetée. La même municipalité qui, comble de l’horreur, lui a indiqué qu’elle souhaitait fermer le lieu pour y installer à la place une ferme de panneaux solaires. Le conseil municipal «a avancé devant la Haute Cour que la fermeture de la décharge pour me permettre de faire des recherches aurait un impact négatif énorme sur les habitants de Newport, alors que dans le même temps, il prévoyait de fermer la décharge de toute façon», a-t-il déploré.

Pour Howells, l’annonce a en effet été une surprise : «Je m’attendais à ce qu’elle soit fermée dans les années à venir car elle est remplie à 80 %-90 %, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit fermée si tôt.» Pas de quoi calmer ses espoirs pour autant, bien au contraire, relate le Guardian dans son article publié lundi 10 février : le Britannique de 39 ans envisage de racheter le site de la décharge publique à la ville, tout simplement. «Si le conseil municipal de Newport le souhaitait, je serais potentiellement intéressé par l’achat de la décharge en l’état. J’ai discuté de cette option avec des partenaires d’investissement et c’est quelque chose qui est tout à fait sur la table», a assuré James Howells auprès du quotidien britannique.

Comment le disque dur renfermant le trésor de Howells s’est-il retrouvé parmi ces détritus et autres déchets ? Lors de son audience devant le tribunal de Cardiff, James Howells a expliqué l’origine de cette mésaventure. Tout part d’une maladresse : durant l’été 2013, Howells entreprend le nettoyage de son bureau. Sans prendre garde, l’informaticien range son fameux disque dur dans un sac noir, qu’il laisse sans surveillance, à l’entrée de sa maison. D’après les déclarations de James Howells, c’est sa compagne d’alors qui est à l’origine de la bourde, confondant le sac noir avec un tas d’ordures à jeter à la décharge. «J’avais deux disques durs identiques et j’ai jeté le mauvais», racontait Howells au Guardian dans un article daté de janvier 2021.

Se rendant vite compte de la bévue commise par sa partenaire, Howells remue alors ciel et terre pour mettre la main sur le disque renfermant la précieuse cryptomonnaie. Il multiplie les demandes officielles et les actions en justice. En 2021, il va jusqu’à proposer à la municipalité de Newport un quart de sa fortune si les services de la ville l’aident à récupérer son bien. Refus des autorités locales, qui affirment qu’une fouille du site irait à l’encontre des «réglementations» en vigueur et entraînerait des «dommages environnementaux». Le 14 janvier 2021, un article du Guardian précisait que selon le conseil municipal de Newport, le coût de «creusement de la décharge, de stockage et de traitement des déchets pourrait s’élever à des millions de livres sterling, sans aucune garantie de la retrouver ou de son état de fonctionnement».

Pourtant, Howells en est sûr : «Le boîtier extérieur est peut-être rouillé. Mais le disque interne, où sont stockées les données, devrait avoir de bonnes chances de fonctionner encore.» Or depuis l’année où le Britannique a égaré son disque dur, le cours du bitcoin n’a cessé de grimper. La valeur de la monnaie virtuelle est désormais bien plus importante qu’en 2013, puisqu’à l’époque elle représentait près de 1 000 dollars. En novembre, boosté par la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, le cours de la devise a pour la première fois dépassé les 80 000 dollars. De quoi motiver un peu plus le Gallois de sonner la charge contre la décharge de Newport.

Libération

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