«Le livre ennemi», par l’écrivaine palestinienne Adania Shibli

Главная страница » «Le livre ennemi», par l’écrivaine palestinienne Adania Shibli

TRIBUNE

Article réservé aux abonnés

Guerre au Proche-Orientdossier

Alors que le Salon du livre de Francfort vient de se terminer, l’écrivaine palestinienne publie dans «Libération» le discours qu’elle devait prononcer lors de sa remise de prix de l’édition de l’année dernière, pour son ouvrage «Un détail mineur». Une cérémonie annulée en raison de la guerre entre Israël et le Hamas.

S’il peut être interdit de fumer dans les foires littéraires, on ne s’attend pas à ce que des livres en soient bannis. Même si le personnage de l’un des ouvrages présentés à une foire fume, cela ne fera pas prohiber les personnages qui fument dans les livres ni le livre en question. La raison à cela est simple et évidente : la littérature n’est pas égale à la réalité. La fiction, en particulier, a son fonctionnement propre et doit être considérée selon ses spécificités. Dans le monde réel, le fait de fumer nuit à votre santé et à celles des autres, et l’interdire peut éviter à des gens de tomber malades. Dans un livre, la présence du tabac peut seulement être évaluée dans son rapport à un personnage et à ses actes.

En 1988, quand il était encore permis de fumer dans de nombreux lieux fermés, y compris sans doute les foires littéraires, j’ai appris d’un professeur que la première bibliothèque publique allait ouvrir dans mon village en Palestine-Israël. A cette nouvelle, je me suis précipitée dans la petite pièce où cette bibliothèque se créait et j’ai proposé mon aide au bibliothécaire pour étiqueter les livres et les ranger dans les rayons. J’avais la passion des livres et je voulais la partager.

A lire aussi

La même année paraissait les Versets sataniques de Salman Rushdie. Tout en travaillant côte à côte, le bibliothécaire et moi avons discuté de sa publ

Libération