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Refrain, rengaine, ou encore «marronnier», pour reprendre le terme qui dans les médias désigne un sujet récurrent, autant de mots pour nommer la question que le Premier ministre Bayrou et d’autres ministres avec lui mettent à nouveau sur la table : qu’est-ce qu’être Français ? Qu’est-ce que l’identité française ? Questions une nouvelle fois posées et pas seulement depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy, avec la création d’un ministère de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité nationale et la tentative d’un débat en 2009. Non, il faut remonter plus tôt, remonter au début des années 1980, exactement en 1983, année où le Front national est sorti de son statut de mini groupuscule pour s’installer sur la scène politique.
Cela fait plus de quarante ans que la thématique de l’identité française que l’on croyait à jamais enterrée avec les tragédies meurtrières qu’elle avait suscitées dans la première partie du XXe siècle a refait surface, propulsée d’abord par le Front national, en lien avec l’immigration, mais reprise avec une époustouflante rapidité par une grande partie de la droite. En peu de temps, il devint urgent de savoir qui et quoi étaient français et qui et quoi ne l’étaient pas. Même les idées furent jugées à cette aune, ainsi Jacques Toubon, alors député RPR, déclarant le 10 novembre 1984 à Arras
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