L’université de Grenoble, championne d’Europe du dépôt de brevet sur les deux dernières décennies

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Innovation

Dans une enquête publiée ce mardi 22 octobre, l’Office européen des brevets (OEB), dévoile le bilan très positif des universités européennes au classement des innovations des vingt dernières années. Si l’université iséroise est numéro 1, c’est l’Allemagne qui a été la plus inventive.

Surprise, ce n’est ni Paris-Saclay ni Oxford qui prennent la première place. Selon une étude révélée par l’OEB ce mardi 22 octobre, c’est l’université iséroise Grenoble Alpes qui a le plus breveté auprès de l’institut européen entre les années 2000 et 2020, avec à elle seule 3 348 propositions. Malgré sa championne, la France finit deuxième du classement par pays avec 19 265 dossiers déposés, derrière son voisin ultra-rhénan qui a proposé au total 25 822 demandes de brevets. La troisième place revient au Royaume-Uni, qui cumule 13 144 dépôts, suivi de l’Italie avec 7 088.

Malgré sa deuxième place, la France est le pays qui a le résultat le plus homogène sur son territoire : elle présente le plus grand nombre de centres académiques – 215 – à avoir déposé au moins un brevet à l’OEB. Les universités les plus attendues ne sont d’ailleurs pas les plus reconnues à l’international. Paris-Saclay, bombardée meilleure université d’Europe continentale par le classement de Shangai, ne se positionne qu’en 4e du classement français.

Une Europe compétitive mais inégale

Le rapport de l’OEB fait aussi le constat de la bonne santé innovatrice des universités européennes. Elles «ont bien augmenté leur activité de brevetage» : passant de 24 % des demandes de brevet universitaires mondiales en 2000 à 45 % en 2019, constate l’OEB. «L’innovation est de plus en plus au cœur de l’économie, il y a une course à l’intérieur des industries mais aussi entre les grandes régions du monde pour avoir les meilleurs brevets», remarque Yann Ménière, économiste en chef de l’OEB. «Le marché européen est l’un des plus grands marchés du monde. Le monde entier vient protéger ses innovations chez nous», ajoute l’économiste même si l’étude rappelle aussi que «10 % des start-up ayant obtenu des brevets universitaires ont déménagé aux Etats-Unis.»

Tous les territoires européens n’en sont néanmoins pas au même stade. Sur les deux dernières décennies, la moitié des demandes proviennent de seulement 5 % des 1 200 facultés européennes prises en compte dans l’étude. A l’inverse, 62 % des universités ne sont à l’origine que de 8 % des demandes. Dans les Etats ayant comptabilisé le moins de demandes, la Slovaquie et Chypre arrivent en fin de classement. Mais ces petits pays «ont moins d’impact parce qu’ils ne sont pas au même degré de développement du système universitaire», tempère l’économiste.

Une participation universitaire qui reste minoritaire

Malgré le sursaut d’investissement des facultés dans la proposition d’innovations, deux tiers des demandes restent principalement issues d’entreprises parmi lesquelles 30% de PME. La technologie numérique, la biotechnologie et l’industrie pharmaceutique, restent de gros pôles de croissance des brevets. L’OEB constate aussi un décollage de l’innovation dans les technologies de la transition énergétique et notamment dans les batteries ces dernières années.

L’un des enjeux pour l’Europe reste cependant «d’arriver à attirer des investissements pour sortir les technologies de rupture des laboratoires et les amener sur le marché», signale l’expert de l’OEB, déplorant un «problème européen d’investissement» sur le brevetage de nouvelles technologies.

Libération

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