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Insulté, frappé, étranglé et détroussé. Heddy a subi un calvaire dans la soirée du vendredi 7 février. Avenue Florès, dans le quartier Cimiez situé dans le centre de Nice, le jeune homme de 26 ans pense retrouver une personne qu’il a contactée via l’application de rencontre Grindr. C’est en vérité un guet-apens auquel il se rend. Ce mode opératoire est prisé par les agresseurs homophobes. Heddy tombe dans le piège tendu par deux individus.
Il est alors frappé et étranglé par les deux hommes, puis laissé inconscient. Les agresseurs lui dérobent son téléphone et prennent la fuite. Heddy souffre aujourd’hui de douleurs à la mâchoire, d’un traumatisme crânien et de contusions multiples notamment liées à la strangulation qu’il a subie.
La victime, militant de l’association SOS Homophobie et également administrateur du centre LGBTQIA + Côté d’Azur a depuis déposé une plainte. Une enquête est en cours selon France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Discriminations
Dans un communiqué publié ce vendredi 14 février, SOS homophobie et le Centre LGBTQIA + Côte d’Azur font savoir qu’ils «condamnent avec la plus grande fermeté cet acte odieux de violence homophobe». «Cette agression inacceptable rappelle cruellement la nécessité de renforcer la lutte contre les LGBTIphobies et de garantir la sécurité de toutes et tous. Nous demandons que les auteurs de cette agression soient rapidement identifiés jugés, avec la reconnaissance du caractère aggravant de l’infraction : “Violences volontaires aggravées en raison de l’orientation sexuelle“», précise le texte.
Si les agresseurs sont identifiés, le centre LGBTQIA + de Nice et l’association SOS Homophobie se porteront partie civile, aux côtés de la victime, au cas où les agresseurs seraient identifiés par les services de police.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle agression a lieu à Nice. Entre février et mars 2024, une vague d’agressions similaires avait visé plusieurs membres de la communauté LGBTQI +, notamment des membres de SOS Homophobie.
Selon l’association, les autorités doivent se saisir du phénomène. «Il est indispensable que les pouvoirs publics prennent des mesures fermes pour prévenir et enrayer ces guets-apens homophobes, qui frappent une personne par semaine en France (enquête Mediapart 2023) et dont plusieurs ont été recensées à Nice […]», souligne SOS Homophobie.
L’association pointe également le rôle de Grindr dans cette escalade de violences. SOS Homophobie exhorte les applications de rencontre à assumer «pleinement leurs responsabilités» et à protéger «efficacement leurs utilisateurs contre les agresseurs», notamment en partageant des «messages de sensibilisation». L’association recommande également que soient permis l’identification et le signalement des comptes suspects, «ainsi qu’une obligation légale de collaborer avec les forces de l’ordre en cas d’agression».
S’il est retenu, le caractère homophobe est une circonstance aggravante. La peine peut aller de 1 500 euros à 45 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement. SOS Homophobie, qui a fêté ses 30 ans en avril dernier, a recensé 2 377 cas – issus du traitement de 2 085 témoignages – via ses dispositifs d’écoute et de soutien aux victimes pour l’année 2023.
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