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Face à la persistance des actes antisémites, qui demeurent «à un niveau historique» depuis l’attaque du 7 octobre 2023, le gouvernement a lancé jeudi 13 février l’«acte II» des assises de lutte contre l’antisémitisme. A cette occasion, la ministre déléguée chargée de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a assuré devant les près de 500 personnes réunies à la Maison de la radio que «face à l’antisémitisme il n’y a pas de “oui, mais”, “de compromis acceptable”». «Le message de ces assises est très clair : la République est là, elle ne se contente pas d’appeler au calme», a-t-elle aussi ajouté.
La ministre a dans la foulée dévoilé le lancement d’une nouvelle campagne de communication pilotée par la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). Comme écrit sur le site de cette délégation placée sous l’autorité d’Aurore Bergé, la campagne entend «briser l’indifférence» et «réveiller les consciences», car «lutter contre l’antisémitisme, c’est refuser le silence complice». Son slogan : «Ensemble, faisons taire la haine.» Au-dessus, deux autres phrases sont inscrites sur les visuels. On peut y lire «sale juif», suivi de «c’est ce que mon fils a entendu à la fac». On trouve aussi sa version féminine : «Sale juive, c’était tagué sur ma porte.»
Sur les réseaux sociaux, les réactions sont immédiates : «Faire une campagne nationale de lutte contre l’antisémitisme avec le visuel “sale juif”. Fallait oser et le faire», écrit par exemple sur X l’ancien magistrat Albert Lévy. Selon lui, cette campagne contre l’antisémitisme «est antisémite». D’autres s’interrogent sur la pertinence d’une méthode consistant à «placarder» une telle insulte «en grand dans toute la France» : «Nommer la haine, oui. L’exhiber partout, est-ce la meilleure façon de la combattre ?»
Dans la foulée, face aux commentaires suscités, Aurore Bergé, qui avait publié sur son compte X un post mentionnant cette campagne de communication, a fait machine arrière et supprimé sa publication. Et les affiches ne devraient pas non plus être diffusées telles quelles dans l’espace public. Ce vendredi 14 février, au lendemain des assises, la Dilcrah assure auprès de CheckNews que «cette campagne de communication a été suspendue ce matin, et cela au vu des réactions suscitées». L’organisme interministériel tente ensuite de rassurer en affirmant que cette campagne était une «première proposition», et que «rien n’avait été encore lancé ni commandé».
Le cabinet de la ministre Aurore Bergé réaffirme de son côté que «pour lutter contre le fléau de l’antisémitisme, il faut briser l’indifférence. Cela passera, entre autres, par des actions de communication». Et de compléter : «A l’occasion de la relance des assises de lutte contre l’antisémitisme hier, en présence de plus de 600 personnes dont 200 élèves, une proposition de la Dilcrah a été dévoilée. Or, «aucune campagne n’est lancée», confirme le cabinet de la ministre déléguée, qui a par ailleurs demandé à ce que «les associations soient associées à sa préparation».
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