:quality(70):focal(1087x1771:1097x1781)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/JXPRZSLKYREWFACC2NO4IFC7D4.jpg)
Le 4 février dernier, Lionel Soukaz, réalisateur incontournable des cinémas homosexuel et d’avant-garde, un esprit libre, joyeux et fulgurant, nous a quittés. Ces dernières années, je l’ai accompagné dans la sauvegarde de ses archives et la distribution de ses films, jusqu’à en signer quelques-uns avec lui. Mais, au-delà de notre collaboration artistique, ce que je perds et qui me manque déjà tant, c’est son regard singulier sur le monde, sa façon inspirante de vivre intensément, son amitié sincère et passionnée.
Je rencontre Lionel en 2008, lors d’un colloque consacré aux suites de Mai 1968. Son cinéma s’y inscrit absolument, porté, dès 1969, par le désir de vivre et le vent de la libération sexuelle (Ballade pour un homme seul, le Sexe des anges, la Marche gaie). Sa curiosité l’a amené, en plus de la lecture des écrits de Jean-Louis Bory ou de Pier Paolo Pasolini, à côtoyer, à 18 ans, les militants du Front homosexuel d’action révolutionnaire (Fhar), parmi lesquels Guy Hocquenghem, rencontre fondatrice. Ensemble, ils réalisent un premier long métrage Race d’Ep (1979), où l’histoire clandestine de la communauté réprimée des pédés se raconte en couleur et en musique, entre collecte foisonnante d’images d’archives et reconstitutions fictionnelles avec la complicité des amis de l’époque (Copi, René Schérer, Michel Journiac, Michel Cre
Leave a Comment