Clara Morgane, sa vie textuelle

Pétillante et ésotérique, l’ex-actrice X, devenue animatrice, chanteuse et mannequin sonde sa crise identitaire dans un premier roman autobiographique.

Dans un joli café aux serveurs pingouins jouxtant la Comédie-Française, Clara Morgane évoque Jung, le concept de persona, le masque qu’elle s’impose. Elle marque une pause et se repoudre. Vingt-quatre ans après d’éphémères débuts dans le X, l’«artiste entrepreneuse», comme elle se qualifie, demeure l’archétype d’une féminité impeccable, qui rend leur sourire à ceux qui la reconnaissent.

Calendriers, marque de lingerie, clips pop, émissions télés, spectacle de cabaret… Clara Morgane a fondé un empire du glamour populaire. «Et pourtant, elle n’est qu’une petite partie de moi», raconte celle qui est née Emmanuelle Munos. A 43 ans, la charmeuse et tchatcheuse reine de l’effeuillage se lance dans un autre type de mise à nu : une autofiction où elle projette sa vie sans Clara Morgane et serait devenue une autrice à succès. Son titre : Ne m’appelez pas Emmanuelle. Alors, comment l’appelle-t-on ? Elle-même hésite. «Parfois je me demande qui je suis. J’ai cinq prénoms : Emmanuelle, Clara, Manue, Aurélie et Emma.» Déambulation dans ses identités fluctuantes.

Emmanuelle. Clara Morgane n’a jamais aimé son vrai prénom, trop «vieux et connoté». A Marseille, ses camarades