:quality(70):focal(2169x1111:2179x1121)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/AFCKTBV7BNEQRM7LDWZZVLOQ5A.jpg)
Au lendemain de la réunion européenne organisée en urgence à Paris sur la défense de l’Ukraine, Emmanuel Macron assure ce mardi 18 février au soir que «la France ne s’apprête pas à envoyer des troupes au sol belligérantes». A quelques jours du troisième anniversaire de la guerre en Ukraine, le président de la République a avancé des pistes sur le conflit auprès de plusieurs médias de la presse quotidienne régionale, dont Le Parisien, La Dépêche, La Provence ou Sud Ouest. Que retenir de cet entretien ?
Le président français a réuni lundi une dizaine de dirigeants de pays-clés européens, de l’Union européenne et de l’Otan à Paris. Il s’apprête désormais à organiser mercredi une nouvelle rencontre avec «plusieurs Etats européens et non européens». Objectif : s’entretenir avec l’ensemble des Vingt-Sept d’ici la fin de la semaine. L’Elysée n’a pas précisé à ce stade les contours et les participants à cette nouvelle réunion.
Lors de la réunion de lundi, le Premier ministre britannique Keir Starmer s’est dit prêt à l’éventuel déploiement, à l’avenir, de troupes en Ukraine «si un accord de paix durable est conclu». Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui jugé ce débat «prématuré».
«La préoccupation de tous, c’est qu’un simple cessez-le-feu en Ukraine ne résoudrait en rien le conflit mais c’est bien une paix pleine et entière avec des conditions de sécurité, des conditions de la stabilité sociale, économique et politique de l’Ukraine dans la durée qui seules permettront de le régler», a expliqué mardi Emmanuel Macron.
Parmi les solutions pour apporter des garanties de sécurité à Kiev dans le cadre d’un éventuel accord de paix avec Moscou, il serait possible d’ »envoyer des experts voire des troupes en termes limités, hors de toute zone de conflit, pour conforter les Ukrainiens et signer une solidarité. C’est ce à quoi nous réfléchissons avec les Britanniques », a-t-il dit.
Mais « la France ne s’apprête pas à envoyer des troupes au sol, belligérantes dans un conflit, sur le front », a-t-il aussi assuré.
Il a rappelé qu’une autre possibilité était « l’adhésion à l’Otan » de l’Ukraine, dont la Russie ne veut pas entendre parler et que le président américain Donald Trump a déjà écarté avant même de négocier.
– Trump et « l’ambiguïté stratégique » –
Emmanuel Macron reconnaît que les Européens veulent que, derrière leurs futures garanties de sécurité à Kiev, il y ait un soutien de Washington. « Compte tenu du fait que la Russie est un État doté de la capacité nucléaire, pour les partenaires européens, c’est un point clé », a-t-il admis dans cet entretien
Il évoque aussi la possibilité de « décider dans le cadre des négociations d’avoir, sous mandat des Nations unies, une opération de maintien de paix, qui elle se tiendrait le long de la ligne de front ».
Alors que la reprise du dialogue direct entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine la semaine dernière a désarçonné nombre d’Européens, et que plane la menace de négociations entre eux et sans l’Europe sur l’Ukraine, Emmanuel Macron dit voir l’aspect positif.
Donald Trump « peut réamorcer un dialogue utile avec le président Poutine », a estimé le chef de l’Etat français. « Il recrée de l’ambiguïté stratégique pour le président Poutine » en employant « des mots très fermes » et en créant « de l’incertitude » qui « peut aider à faire pression », a-t-il ajouté, assurant être lui-même prêt à parler à son homologue russe « au moment où ce sera opportun dans le cycle des négociations à venir ».
« J’aurai l’occasion de réunir les groupes parlementaires et les partis (…) pour leur présenter l’état des lieux et les initiatives de la France », a annoncé par ailleurs le président. Cette rencontre s’effectuera en « format Saint-Denis », du nom de la ville où M. Macron avait déjà échangé avec ces mêmes participants, pour tenter de trouver des consensus sur différents sujets intérieurs comme internationaux dans un paysage politique fracturé.
Leave a Comment