Emmanuel Macron reçoit ses voisins européens, Bayrou cible le gouvernement Jospin dans l’affaire Bétharram… L’actu de ce mercredi matin

Chaque matin, la rédaction de Libé sélectionne les actualités incontournables en France, dans le reste du monde et celles à suivre au cours de la journée.

Au surlendemain de la réunion européenne organisée en urgence à Paris, et dans un contexte géopolitique éruptif, Emmanuel Macron a pris la parole ce mardi 18 février au soir, via un entretien aux journaux de la presse quotidien régionale. Le président de la République évoque les sujets géopolitiques du moment : défense de l’Ukraine, menace russe, relation avec Donald Trump et Vladimir Poutine, défense européenne… Voici ce qu’il faut retenir de cet entretien. Ce mercredi, le Président continue sa série de réunions sur la sécurité européenne : il organise ce mercredi une nouvelle rencontre avec «plusieurs Etats européens et non européens». Selon deux sources diplomatiques citées par l’agence Reuters, il s’agit de la Norvège, du Canada, de la Lituanie, de l’Estonie, de la Lettonie mais aussi la République tchèque, la Grèce, la Finlande, la Roumanie, la Suède et la Belgique. L’objectif Pour Emmanuel Macron est de s’entretenir avec l’ensemble des Vingt-sept d’ici la fin de la semaine.

Toujours aux prises avec l’affaire des violences à Notre-Dame-de-Bétharram, François Bayrou a martelé mardi n’être «jamais» intervenu, «ni de près ni de loin», auprès de la justice. Questionné à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a même contre-attaqué en visant le gouvernement de Lionel Jospin, au pouvoir à la fin des années 1990 : «Si je ne savais pas, d’autres savaient. Parce que j’affirme devant vous […] que le procureur général, lui, a tenu informée la Chancellerie sur ces affaires à quatre reprises dans l’année 1998». Il a notamment rappelé, en la citant nommément, que la ministre de la Justice était alors Élisabeth Guigou. Cette dernière a déploré mardi soir une «misérable polémique politicienne», et assuré que le gouvernement Jospin avait «fait son travail» ainsi que la justice, «en toute indépendance». Le chef du gouvernement a par ailleurs jugé inimaginable que le ministre de l’Education de l’époque Claude Allègre, décédé récemment, et sa ministre déléguée à l’Enseignement scolaire, Ségolène Royal, n’aient pas été «avertis». Ségolène Royal s’est immédiatement dite «scandalisée par les attaques du Premier ministre» et a dit envisager une «plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse».

Dominique Simonnot à rebours de Gérald Darmanin. Dans un avis publié ce mercredi au Journal officiel, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) plaide pour un meilleur accès au téléphone fixe pour les détenus : «L’accès au téléphone (fixe) doit être garanti aux personnes détenues, à tout moment et quel que soit leur régime de détention». Si leur usage est limité à certains numéros, ils ont été installés dans chaque cellule depuis 2019. Mais «ce progrès ne bénéficie néanmoins pas à tous», note la CGLPL dans son avis. Ainsi, «les détenus faisant l’objet d’une sanction disciplinaire ou affectés dans certains quartiers spécifiques n’ont qu’un accès limité au téléphone». L’autorité administrative indépendante souhaite également qu’une «réflexion» soit engagée «sur les possibilités d’un accès contrôlé à des téléphones mobiles en détention». Fin décembre, le ministre de la Justice Gérald Darmanin avait annoncé son intention de «nettoyer les prisons» des téléphones portables grâce à des opérations «place nette» similaires à celles lancées contre le trafic de drogue. Quelque 40 000 portables ont été saisis dans les prisons en 2024.

Proscrit par certaines fédérations sportives comme au football, autorisé par d’autres comme au handball, le port du voile divise depuis plusieurs années le sport français. Le gouvernement ouvre aujourd’hui la voie à l’interdiction du voile dans le sport amateur, une mesure pourtant jugée «discriminatoire» par l’ONU. En soutenant «avec force» une proposition de loi sur la laïcité dans les compétitions sportives, adoptée au Sénat ce mardi 18 février au soir, l’exécutif a esquissé un changement de cap dans ce débat sensible, vivement critiqué à gauche.

Il a passé une nouvelle nuit à l’hôpital. Le pape François, 88 ans, souffre d’une pneumonie bilatérale – c’est-à-dire qu’elle touche les deux poumons simultanément – et continue d’afficher un tableau clinique «complexe», a annoncé mardi 18 février au soir le Vatican dans un nouveau bulletin médical, au cinquième jour de son hospitalisation. Le pape est hospitalisé depuis vendredi à l’hôpital Gemelli de Rome, initialement pour une bronchite, et ses engagements ont été annulés jusqu’à ce week-end. Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années – problèmes de hanche, douleurs au genou qui l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant, opérations, infections respiratoires – l’Argentin Jorge Bergoglio a maintenu un rythme effréné au Vatican, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence. Son hospitalisation, la quatrième en moins de quatre ans, a relancé les interrogations sur sa santé et sa capacité à assurer ses fonctions.

Ferrand sur la sellette

C’est le jour J pour Richard Ferrand. Les membres des commissions des lois de l’Assemblée et du Sénat se prononcent ce mercredi 19 février sur la proposition du d’Emmanuel Macron pour la présidence des «sages». Rejetée par les députés LR, la désignation de Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel est compromise. Il faudrait que trois cinquièmes des suffrages exprimés s’opposent à sa nomination pour y faire obstacle. Le scrutin, à bulletin secret – ce qui favorise les émancipations -, s’annonce très indécis. De quoi ouvrir une crise entre LR et Renaissance. Dans l’ombre de la candidature Ferrand deux parlementaires joueront aussi leur entrée au Conseil constitutionnel : Philippe Bas, sénateur LR (candidat du président du Sénat, Gérard Larcher) et Laurence Vichnievsky, députée MoDem (candidate de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet).

Motion de censure

Chose promise, chose due. Comme annoncé il y a plusieurs semaines déjà, les socialistes vont défendre, ce mercredi 19 février à partir de 17 h 30, leur propre motion de censure contre le Premier ministre François Bayrou. Cette fois-ci, l’initiative n’a pas pour but de répondre à un 49.3 que le locataire de Matignon aurait déclenché pour faire adopter le budget sans vote, mais plutôt d’envoyer un message sur les «valeurs» au gouvernement. Elle intervient après les propos de Bayrou sur la «submersion» migratoire. Cette motion de censure n’a toutefois aucune chance d’être adoptée puisque le RN a annoncé qu’il ne la voterait pas.

Air France

Des dirigeants d’Air France sont reçus ce mercredi par le ministre des Transports après que la compagnie a été mise en cause pour sa gestion des Violences sexistes et sexuelles en interne. Une longue enquête diffusée vendredi 14 février par la cellule investigation de Radio France fait état d’une «banalisation des violences sexistes et sexuelles» au sein de la compagnie aérienne. Elle mentionne plusieurs cas d’agressions sexuelles, de harcèlement et de comportements sexistes, témoignages d’hôtesses de l’air et de femmes pilotes.

Au Soudan, les anciens révolutionnaires face à la guerre

Quatre ans après le soulèvement populaire qui a abouti à la chute du régime militaro-islamiste d’Omar el-Béchir, et vingt et un mois après le début de la guerre, les réseaux nés de la contestation sont toujours actifs. Certains jeunes activistes ont rejoint l’armée qu’ils avaient combattue. Notre reportage.

Eliott Schonfeld, explorateur : «Le grizzli a plongé ses yeux dans les miens, j’ai eu l’impression d’être mis à nu»

Enfant de Seine-Saint-Denis, l’aventurier est le benjamin de la Société des explorateurs français. Dans son dernier livre, il raconte son épopée solitaire en Alaska, au pays des ours dont il est amoureux. Comme ses précédents voyages, celui-ci a nourri sa conscience d’écologiste radical. Son interview.

Marine Leonardi, la mère à voir

Humoriste tardive, la stand-uppeuse pioche ses sketchs dans son quotidien exténué de jeune mère et mitraille sans relâche son conjoint. Son portrait.