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Peut-on concevoir un monde sans TractopeLLes ? Dans ce premier album, Fiona Meynier propose une vision nostalgique d’une nature dont aucune machine ne vient rompre la tranquillité, au début du moins. Les humains ne font pas visuellement partie du décor, ils habitent seulement le texte. Mais cela leur suffit pour mener des guerres, tout détruire, puis tout reconstruire à l’aide de nouveaux engins de terrassement. Le cycle ininterrompu de la violence est retranscrit par la mélancolie des gouaches.
L’album s’ouvre sur une grande étendue blanche, parsemée d’arbres noirs. Un enfant «descend une collinette en luge», mais il n’apparaît nulle part. Il nous faut l’imaginer. Une pelle se cache sous la neige avant que son manche ne se retrouve malencontreusement dans le nez du petit. Seule une tache rouge de sang apporte de la couleur au paysage : la première goutte d’une longue série.
Bientôt, les champs sont noircis par deux guerres mondiales et les pelles s’alignent au bord des tranchées. «Il n’est plus vraiment question d’activité transpoilante.» La paix revenue, la terre doit être recouverte et les crimes enfouis par les tractopelles, remplaçant désormais le bétail. Si les machines ont des airs innocents de pantins articulés, elles n’en sont pas moins dangereuses sur la route. «Il faudra plusieurs accidents mortels pour que soient lancées les premières campagnes de prévention.» Claude, un retraité, ne leur en tient pas rigueur. Elles lui permettent d’alle
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