« Monsieur Aznavour » coche-t-il toutes les cases d’un biopic réussi ?

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Monsieur Aznavour de Mehdi Idir et Grand Corps Malade sera en haut de l’affiche ce mercredi. Les réalisateurs de Patients et La Vie scolaire s’attaquent à un exercice plus classique avec ce troisième opus. Ils s’essayent au biopic qui fleurit régulièrement sur les écrans pour faire revivre de grands noms et mettant en avant des performances d’acteurs.

Ici, c’est Tahar Rahim qui se glisse dans la peau de Charles Aznavour (1924-2018) pour raconter les galères et autre bohème que le chanteur a connues avant d’accéder au statut de superstar internationale. Ce film de facture très académique décolle surtout dans sa seconde partie (quand Charles devient Aznavour) mais il coche les cases de la discipline.

La vie de Charles A.

Il faut bien admettre que si Charles Aznavour était indéniablement un très grand monsieur, sa vie n’a rien d’exagérément rock’n’roll. Bon point : les auteurs laissent entrevoir les aspects les moins sympathiques de l’artiste si perfectionniste qu’il pouvait se montrer odieux et négliger son entourage. Contrairement à Dalida de Liza Azuelos, ils insistent plus sur ses créations que sur sa vie privée.

Un acteur investi

Comme bien des interprètes avant lui (coucou Elsa Zylberstein dans Simone), Tahar Rahim doit rêver d’un succès digne de celui qu’a rencontré Marion Cotillard avec La Môme. Il a travaillé comme un malade, a accepté de porter du maquillage pour tenter de ressembler à son modèle. Il est méconnaissable mais les prothèses dont il est affublé nuisent à son interprétation. On a du mal à s’y habituer bien que le talent du comédien soit indiscutable.

De belles rencontre

Souvent les gens connus côtoient des personnalités. C’est le cas pour Lee Miller, jouée par Kate Winslet dans le film d’Ellen Kuras. Ces rencontres sont autant de petits plus dans Monsieur Aznavour. Elles jouent sur un phénomène de reconnaissance complice quand on croise Edith Piaf, Charles Trenet, Johnny Hallyday ou Frank Sinatra en même temps que lui. On peut jouer les midinettes par écran interposé.

Des chansons inoubliables

Articuler le film autour des titres les plus fameux de Charles Aznavour fonctionne plutôt bien. Comme dans Walk The Line de James Mangold autour de Johnny Cash ou Bohemian Rhapsody de Bryan Singer sur Freddie Mercury, on se prend souvent à penser « Tiens, il chantait ça » voire à fredonner quand on reconnaît certains tubes mythiques comme Emmenez-moi (oui, vous l’avez dans la tête, maintenant).

La boule de cristal

Contrairement au sujet du biopic, le spectateur sait ce qui va lui arriver Quand Charles Aznavour doute, on pourrait lui dire qu’il va réussir ! On aimerait le rassurer comme on voudrait recommander à Amy Winehouse d’arrêter de boire dans Back To Black de Sam Taylor Johnson ou à Claude François de ne pas toucher à l’électricité dans Cloclo de Florent-Emilio Siri. Le biopic fait du public des voyants extralucides. On sait que Donald Trump sera président des Etats-Unis alors qu’il l’ignore encore dans The Apprentice d’Ali Abbasi.

Une valeur sûre

Pour réussir un biopic, il faut partir d’une valeur sûre : un nom identifiable par tout le monde, presque une marque. Monsieur Aznavour annonce tout de suite la couleur dans son titre. Comme le faisait Elvis de Baz Luhrmann et bien plus que Rocketman de Dexter Fletcher qui mise sur le titre d’une chanson d’Elton John plutôt que sur son nom. Le « Monsieur » d’Aznavour est une marque de respect mais aussi un bon moyen d’apporter une touche française pour la distribution internationale. Bien vu !

20 Minutes

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