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Le premier groupe hôtelier français (Mercure, Ibis, Novotel… ) a engrangé 5,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, en progrès de 11 % par rapport à l’année précédente. Et il a encore amélioré sa rentabilité : Accor peut se targuer d’un excédent brut d’exploitation en hausse de 12 % à 1 120 milliards d’euros, un record dans l’histoire récente de l’entreprise. Mais le résultat net a plafonné à 610 millions d’euros (contre 633 millions en 2023) en raison de frais financiers notamment. C’est ce qui ressort en résumé des résultats annuels publiés par le groupe ce jeudi 20 février. Résultats dont ses actionnaires n’auront pas à se plaindre : Accor a prévu de leur reverser un dividende de 1,26 euro par action, en hausse de 7 % au titre de 2024.
L’an dernier, la croissance du groupe a été tirée par son offre «Luxe et Lifestyle» dont les ventes ont bondi de 19 %, à 2 587 milliards d’euros, contre 5 % seulement pour les catégories «Premium, milieu de gamme et économique» dont le chiffre d’affaires a représenté 3 103 milliards d’euros. Les prix moyens pratiqués et les taux d’occupation en hausse ont tiré vers le haut le revenu par chambre (Revpar), en hausse de 5,7 %. Et il se trouve qu’Accor a beaucoup de chambres : très exactement 850 285 réparties dans 5 682 hôtels, installés comme dans un Monopoly, dans 110 pays, selon les chiffres communiqués le 20 février. «Sur ces bases solides, et en continuant à maîtriser notre destin, nous abordons l’année 2025 avec confiance et l’ambition d’afficher à nouveau d’excellents résultats», a commenté Sébastien Bazin, le PDG du groupe.
Dans ce paysage, les hébergements en France, qui représentent 42 % du chiffre d’affaires des hôtels de la région Europe-Afrique du Nord, ont tiré leur épingle du jeu grâce au partenariat «premium» noué pour les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris. La tenue de la compétition a permis, comme prévu, «une forte croissance du revenu par chambre», constate le groupe, sans donner le détail. Ailleurs sur le territoire, en revanche, «l’activité a été résiliente durant l’été, mais le mois de septembre a été affecté par une base de comparaison élevée liée à la Coupe du monde de rugby qui s’était tenue en septembre et octobre 2023», observait Accor lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre. Le bilan de 2024 montre que l’évolution de l’activité est redevenue positive au mois de décembre grâce aux réservations internationales, surtout américaines pour la réouverture de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Accor observe aussi un effet «post-JOP», même si l’impact des jeux devrait surtout se mesurer dans à long terme.
Quant à l’éventuel héritage des jeux (au-delà de l’impact financier), Jean-Jacques Morin, directeur général adjoint du groupe Accor, a mis en avant les avancées en termes d’accessibilité lors d’une visite de la ministre déléguée chargée du Tourisme, Nathalie Delattre, dans un établissement du groupe à Bercy labellisé Tourisme et Handicap, à l’occasion du 20e anniversaire de la loi Handicap de 2005, le 11 février. Les JOP «ont été un véritable accélérateur, notamment en termes de standardisation des solutions d’accessibilité. Aujourd’hui, nous avons 400 hôtels accessibles contre une vingtaine auparavant, mais nous devons aller encore plus loin», a-t-il affirmé. La labellisation en question doit garantir une accessibilité aux personnes quel que soit le handicap (auditif, moteur, auditif ou visuel). Par ailleurs, le groupe compte développer son activité via de nouvelles gammes d’hôtels moins standardisés qui misent sur l’ambiance et l’architecture de l’établissement pour atteindre une clientèle plus moderne.
Reste que ces résultats ne semblent pas avoir convaincu la Bourse. Le groupe du CAC 40 cédait 3 % à la mi-journée ce jeudi 20 février, après la parution de ses résultats dans la matinée. Les investisseurs s’attendaient apparemment à des promesses de résultats plus ambitieux pour 2025, et ils ne sont pas tous très enthousiastes à l’idée de voir l’inamovible Sébastien Bazin briguer un nouveau mandat de trois ans en 2026, après déjà treize ans passés à la tête du groupe. «Nous nous attendons à des réticences concernant le renouvellement du PDG», observent, peu amènes, les analystes de J.P. Morgan dans une récente note sur Accor.
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