Que reste-t-il de nos Covid ? Hommage aux terrasses, cet éphémère permanent

Que reste-t-il de nos Covid ? Hommage aux terrasses, cet éphémère permanent

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La rumeur avait couru, par un voisin croisé dans les escaliers. Tout en haut de la rue du Mont-Cenis, un bar vendait de l’alcool à emporter. Dans un recoin discret de Montmartre, les clients ne partaient pas avec leur bouteille. Cachés derrière le Sacré-Cœur, ils restaient devant l’établissement, en toute illégalité, pour consommer des pintes dans des gobelets en plastique. Enfermé qu’on était depuis de trop longues semaines, cette nouvelle sonnait comme un petit miracle : boire, entouré d’inconnus, peut-être en attrapant un rayon de soleil. Le bonheur.

Même si c’était à plus d’un kilomètre de chez nous, on s’y est précipité, avide de ce moment de vie en commun et en extérieur en se jurant qu’on ne se laisserait plus enfermer comme ça. Evidemment, deux jours après, la police est passée et tous les néofêtards ont été dispersés. A quelques centaines de mètres, un bar a proposé la même chose le lendemain, puis deux, puis trois, puis le confinement était terminé.

Dans la foulée, pour aider des restaurateurs dans la panade, la mairie de Paris et d’autres en France ont mis en place les terrasses éphémères. Un succès fou : les grandes villes, vides pendant des mois, se sont transformées en un immense Biergarten, avec installation en bois et lever de coude excessif. Devant ce succès, et si

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