Alimentation durable : avec les «coproduits», l’économie circulaire résout les rebuts

Alimentation durable : avec les «coproduits», l’économie circulaire résout les rebuts

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Tous les ans, chaque Européen produit en moyenne 131 kilos de déchets alimentaires. De quoi questionner notre consommation au quotidien. Comme bien des enjeux écologiques, la balle est toutefois rarement dans le seul camp du consommateur : les marques et les producteurs peuvent changer la donne. Des entreprises ont ainsi embrassé cette cause en exploitant les «coproduits alimentaires». Elles se servent des «déchets» – qui n’en sont finalement pas – d’une première fabrication pour produire de nouveaux ingrédients. Selon une enquête menée par le Réseau pour la sécurité et la qualité des denrées animales en 2017, ces coproduits issus de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire représentent environ 12,1 millions de tonnes de matière sèche en France. De quoi fabriquer pas moins de 200 000 tonnes de produits de seconde main agroalimentaire.

Une manne dont se sont saisies de nombreuses entreprises de recyclage. Ainsi de Maltivor, fondée en 2018 près de Lyon, qui exploite les drêches de brasserie, la matière solide restant après la filtration au cours du brassage. Seules 12 % des céréales sont utilisées par les brasseurs de bière, détaille la présidente de la société lyonnaise, Laetitia Gutton. Les 88 % restants, ses équipes les transforment en farine destinée à être vendue à des fabricants de produits alimentaires. L’acquisition de cette matière première vient également «débarrasser les brasseurs» de leurs drêches et donc de la charge de leur gestion. Riche en fibres mais aussi en goût, la farine qui en est issue recèle «une matière nutritivement intéressante», relate l’ingénieure en agroalimentaire. «Tout comme il existe des bières blanches, blondes, ambrées ou brunes», Maltivor propose la même diversité de farines. Le goût caramélisé de la version ambrée aide à réduire la quantité de sucre dans les produits, tandis que la farine brune, au goût torréfié, apporte une saveur cacaotée.

Les coproduits et leurs exploitations sont nombreux. Anas Erridaoui a pour sa part cofondé l’entreprise Fungu’it en 2022, à Dijon (Côte-d’Or). Après un début de carrière d’ingénieur, loin de la filière agroalimentaire, il rencontre une chercheuse spécialiste de la fermentation et l’idée leur vient de se lancer dans la fermentation de coproduits agricoles à l’aide de champignons. «On obtient des ingrédients qui ont une valeur à la fois nutritive et fonctionnelle», explique l’entrepreneur. Fungu’it s’est tournée vers les coproduits disponibles en grande quantité : les sons de céréales et les tourteaux d’oléagineux, soit tout ce qu’il reste lorsque les huileries ont achevé de presser leurs grains. Comme les équipes de Maltivor, ils ont réalisé la plus-value que leur production pouvait apporter : l’arôme. «On est capables de développer des arômes variés, naturels et complexes grâce à ce procédé de fermentation, à partir des combinaisons de coproduits et de micro-organismes», explique Anas Erridaoui.

Il n’y a pas que les végétaux à recycler. Chaque année, quelque 40 000 tonnes de coquilles d’œufs s’entassent ainsi dans les casseries (les usines qui réunissent et brisent les oeufs de l’industrie agroalimentaire), alors qu’elles regorgent de vertus à exploiter, s’enthousiasme Yacine Kabeche, qui a fondé en 2020 l’entreprise Circul’Egg à Janzé , en Ille-et-Vilaine. Le diplômé d’AgroParisTech a développé un procédé permettant de séparer la coquille de la membrane afin de profiter des propriétés de chacun de ces deux éléments. En réduisant en poudre la coquille externe (95 % de la coquille) et la membrane (3 %), Circul’Egg dispose d’ingrédients aux valeurs très recherchées sur le marché des compléments alimentaires et de la cosmétique. La coquille externe contient beaucoup de carbonate de calcium, qui peut «aider à la fonction articulaire» des êtres humains et des animaux de compagnie. La membrane, quant à elle, est riche en collagène et en acide hyaluronique, et se destine ainsi parfaitement à la filière cosmétique. «Davantage que la peau de poisson, un ingrédient majeur du secteur, mais dont le goût et l’odeur se masquent moins facilement», précise Yacine Kabeche. Circul’Egg entend s’ancrer davantage dans l’économie circulaire et prévoit de rétribuer les casseries et les éleveurs pour leur participation à la production. ). Yacine Kabeche projette aussi de diversifier l’activité de l’entreprise : «Peut-être que demain, on s’attaquera aux moules, aux huîtres ou aux coquilles Saint-Jacques.»

Libération

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