Pour contrer l’accusation de gaspillage venue de l’extrême droite, la France promet d’évaluer au cas par cas son aide publique au développement

Pour contrer l’accusation de gaspillage venue de l’extrême droite, la France promet d’évaluer au cas par cas son aide publique au développement

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Déjà largement rabotée dans le budget de l’Etat de 2025, l’aide publique au développement est remise en question. Le gouvernement français a décidé de créer une commission pour évaluer son soutien financier aux pays étrangers, a assuré ce dimanche 23 février le ministre des Affaires étrangères. «Je viens de signer, il y a quelques jours, un décret qui instaure une commission d’évaluation de l’aide publique au développement», a déclaré Jean-Noël Barrot lors d’une interview sur Europe 1 et CNews. Selon lui, il s’agit «projet par projet» de s’assurer «systématiquement que ce que nous faisons est bien dans l’intérêt direct ou indirect des Français», tenant à rappeler que les interventions de l’Agence française de développement (AFD) «bénéficient aussi très largement à des entreprises françaises».

Le chef de la diplomatie française était interrogé sur le sujet par les médias bolloréens à la suite de la publication, le même jour, d’un article du Journal du Dimanche (appartenant également à Vincent Bolloré) sur des prétendus «milliards d’aide engloutis» par la France dans des pays étrangers. Le journal qualifie certaines aides de «délires» financés par les impôts des Français.

Pour rappel, l’aide publique au développement a «pour but de favoriser le développement économique et l’amélioration du niveau de vie des pays en développement, en assurant un accès équitable aux ressources (eau potable, énergie…) et aux services de base (santé, éducation, logement décent…)», peut-on lire sur le site gouvernemental dédié au sujet. En y consacrant 13,9 milliards d’euros en 2023 (soit 0,48 % du revenu annuel brut français), la France se trouve être le cinquième plus gros donateur de l’aide publique au développement mondiale. Ce soutien financier est réservé aux pays désignés éligibles par l’OCDE. L’Hexagone intervient dans 133 pays différents, en priorité les pays moins avancés. Les cinq premières nations étant la Côte d’Ivoire, le Maroc, l’Egypte, la Turquie et l’Inde.

Cette solidarité internationale émanant de la France, dont une grande partie est dédiée à l’éducation dans le monde, a reçu un nouveau coup de rabot lors de l’adoption du projet de loi de finances pour 2025 avec une nouvelle baisse drastique de son enveloppe budgétaire. La France prévoit d’y consacrer seulement 5,3 milliards d’euros en 2025, soit une réduction de plus de 20 % par rapport à l’année précédente (6,5 milliards d’euros).

Ces derniers jours pourtant, un débat sur la pertinence du soutien financier français est apparu sur les réseaux sociaux émanant des partis d’extrême droite, Reconquête ! et RN, sous le hashtag «APDgate». Un débat alimenté par le choix du président Donald Trump de saborder son agence d’aide au développement, juste après son arrivée au pouvoir en janvier. Cette décision, prise au nom de «l’Amérique d’abord !», a provoqué l’interruption de programmes humanitaires à travers le monde et affecte négativement des millions de bénéficiaires. Elle risque aussi d’impacter durablement le secteur humanitaire, où des dizaines de milliers d’emplois sont en péril.

Il faut «évaluer l’impact de tout ce que nous faisons», a estimé de son côté le ministre français, Jean-Noël Barrot, la question la plus importante selon lui étant de «savoir si c’est utile aux Français». Mais il existe déjà «des mécanismes d’évaluation très rigoureux, à commencer par le Parlement», a-t-il précisé. La nouvelle commission d’évaluation «permettra de systématiser l’évaluation en lien avec les parlementaires, et de toujours nous assurer que l’aide publique au développement serve les intérêts de la France», a observé le ministre, nuançant les accusations de gaspillage financier.

Libération

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