Salon de l'agriculture : les chiffres fous de la plus grande foire agricole d'Europe

Salon de l’agriculture : les chiffres fous de la plus grande foire agricole d’Europe

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Il y a ceux qui viennent observer les bêtes, venues des quatre coins du territoire français et désormais parquées dans la grande halle… Il y a ceux qui viennent se régaler, découvrir de nouveaux nectars, savourer des escargots bien beurrés ou déguster une part d’aligot fait maison dans un bol en plastique noir… Et puis, il y a ceux qui viennent pour affaires. En tout, pour cette soixante-et-unième édition du salon international de l’agriculture de Paris, ils seront des centaines de milliers à fouler les allées du Parc des expositions de la Porte de Versailles entre le 22 février et le 2 mars.

Certains feront une apparition plus remarquée que les autres : on annonce déjà la venue du président ce samedi. Il sera vraisemblablement précédé de la ministre en fonction, Annie Genevard (LR) et suivi par de nombreuses figures politiques comme Jordan Bardella, Edouard Philippe ou encore Gérard Larcher. Le nouveau commissaire européen à l’Agriculture, le Luxembourgeois Christophe Hansen, fera également une apparition dans les prochains jours, peu après avoir présenté, le 19 février à Bruxelles, la nouvelle feuille de route européenne pour le secteur agroalimentaire.

L’année dernière, le salon avait accueilli environ 603 000 visiteurs (soit 100 000 de moins qu’en 2014, l’année du record de fréquentation) dans un contexte extrêmement tendu. A peine nommé, le gouvernement de Gabriel Attal avait essuyé un mouvement de contestation qui a ensuite essaimé dans toute l’Europe. Les exploitants présents au Parc des expositions dénonçaient notamment l’accumulation de normes européennes contraignantes et s’opposaient au projet d’accord de libre-échange avec le Mercosur. Lors de la visite d’Emmanuel Macron, le président et ses équipes avaient été chahutés. Le hall principal avait même été fermé au public pendant presque toute la première journée.

“Les politiques sont les bienvenus”, a promis Jérôme Despey, le président du salon auprès de nos confrères de l’AFP, “mais je ne veux plus revivre ce qui s’est passé l’an dernier.” Pour éviter la cohue cette année, l’équipe organisatrice a décidé de serrer la bride : les politiques qui souhaitent déambuler doivent signer une charte. Ils ne peuvent être accompagnés que d’une délégation resserrée (25 personnes maximum), s’engagent à ne pas distribuer de tracts et à respecter les horaires d’arrivée et de départ planifiés en amont. “Je dois assurer la sécurité de tous. On ne peut pas dire : bonjour, j’arrive”, justifie Jérôme Despey.

Le SIA, champion d’Europe

C’est que le Salon de l’agriculture brasse un public impressionnant. A titre de comparaison, le Mondial de l’Auto et la Foire de Paris (eux aussi organisés à la porte de Versailles) ont accueilli respectivement 500 000 et 430 000 visiteurs en 2024.

Le SIA est le plus important salon agricole d'Europe.
Le SIA est le plus important salon agricole d’Europe.

En Europe, nulle autre foire agricole n’accueille autant de monde. Son principal rival est le salon Agritechnica de Hanovre, en Allemagne, une grande messe dédiée à la technologie et à la machinerie agricoles qui ne réunit “que” 450 000 visiteurs annuels (alors que ses exposants sont trois fois plus nombreux qu’à Paris). Si on le compare maintenant à d’autres manifestations plus généralistes, comme le Royal Highland Show – symbole de la culture écossaise par excellence – là encore, le SIA fait mieux : trois fois plus de visiteurs accueillis pour un nombre d’exposants assez similaire.

Plusieurs chiffres fous permettent de comprendre l’importance de la manifestation. Les organisateurs expliquent d’ailleurs sur le site officiel du salon que plus de 41 000 litres de lait seront récupérés dans la salle de traite du Parc des expositions et 10 000 seront utilisés pour faire du fromage. La consommation annuelle de lait par un français étant de 40 litres, voilà pile de quoi satisfaire un village de 1 000 âmes pendant un an !

Mais participer à cette grande manifestation représente un coût pour les exposants : plus de 5 000 euros minimum pour un stand de 20 m² (auxquels il faut bien sûr ajouter la rémunération éventuelle des vendeurs et des hôtes d’accueil, les frais de transport et tant d’autres dépenses…). Cette année, plusieurs départements ruraux, du sud-ouest de la France notamment, ont ainsi décidé de manquer ce grand rendez-vous pour cause de restrictions budgétaires. Les adeptes du porc noir de Bigorre (Gers) ou des vins de Cahors (Lot) devront se rabattre sur d’autres spécialités.

L’Express

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