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Les négociations auront duré pendant près de cinq mois. Le parti conservateur autrichien ÖVP a annoncé, ce jeudi 27 février, avoir trouvé un accord avec les sociaux-démocrates et les libéraux pour gouverner, après l’échec des négociations menées par l’extrême droite, arrivée en tête des élections de septembre. «Au cours des derniers jours, un programme commun a été mené sans relâche» et il «sera présenté aujourd’hui», a déclaré dans un communiqué son chef, Christan Stocker.
La droite, la gauche et les libéraux avaient annoncé samedi reprendre les discussions après l’échec de l’extrême droite à former un gouvernement, mettant de côté leurs désaccords devant l’accélération géopolitique. Le président de la République d’Autriche, Alexander Van der Bellen, avait alors insisté sur la nécessité pour ce pays neutre, membre de l’Union européenne (UE), de trouver rapidement un compromis, en raison du lien transatlantique devenu «fragile en quelques semaines». Cet accord permet ainsi à l’Autriche de rester dans le camp pro-européen, unie avec Bruxelles face à l’administration américaine.
L’annonce de Stocker constitue le dernier épisode d’un feuilleton inédit. Le pays n’a jamais connu des négociations aussi longues depuis l’après-guerre. Lors des législatives fin septembre, le FPÖ, le parti d’extrême droite mené par Herbert Kickl, était arrivé pour la première fois en tête avec près de 29 % des suffrages. Mais les conservateurs de l’ÖVP ont d’abord tenté de former une coalition contre lui avec la gauche et les libéraux jusqu’à début janvier. Sans réussir à trouver un compromis.
Ils avaient alors tendu la main à leur ennemi, mais les tensions ont rapidement affleuré et les négociations ont aussi échoué, notamment parce que l’extrême droite voulait donner un virage eurosceptique au pays. Des dizaines de milliers de manifestants s’étaient rassemblés ces dernières semaines à Vienne pour défendre les droits fondamentaux, menacés selon eux par le FPÖ.
«Beaucoup de choses ont évolué depuis janvier», a déclaré la cheffe des libéraux, Beate Meinl-Reisinger, qui avait claqué la porte des négociations auparavant. «La situation géopolitique a considérablement changé» et «nous avons le devoir d’offrir de la stabilité» aux Autrichiens inquiets, a-t-elle affirmé. Les craintes grandissent sur les conséquences du blocage actuel pour l’économie, ce pays prospère de 9,2 millions d’habitants est en mauvaise passe n’ayant toujours pas voté de budget pour 2025.
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