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La réduction du dispositif était dans les tuyaux. À partir de samedi 1er mars, les moins de 17 ans ne bénéficieront plus d’un crédit individuel pour l’achat de biens culturels dans le cadre du Pass culture. Début février, le ministère de la Culture avait émis l’hypothèse de les supprimer, et c’est ce qu’a entériné un décret publié ce vendredi au Journal officiel. Les montants de la part individuelle du Pass culture ont également été modifiés par le décret signé par le Premier ministre, François Bayrou, et huit ministres dont celle de la Culture, Rachida Dati.
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Désormais, les bénéficiaires seront crédités de 50 euros à l’âge de 17 ans, puis de 150 euros à 18 ans. Un bonus de 50 euros sera accordé aux bénéficiaires porteurs de handicap et sur critères sociaux. Depuis janvier 2022, le Pass culture permettait de bénéficier d’un crédit individuel dès 15 ans pour acheter des biens culturels : 20 euros la première année, puis 30 euros à 16 et 17 ans, avant un crédit de 300 euros à 18 ans.
«Le parcours sera plus lisible avec une montée en puissance progressive vers l’autonomie culturelle», a indiqué vendredi le ministère de la Culture. Il a par ailleurs rappelé qu’«à 15 et 16 ans, les jeunes accèdent à un ensemble de propositions gratuites et d’événements culturels exclusifs valorisés sur l’application».
Dans un entretien à nos confrères du Monde, la nouvelle présidente de la société Pass culture, Laurence Tison-Vuillaume, a détaillé la mesure. «Comme tous les services publics actuellement, nous sommes dans une situation de contrainte budgétaire qui n’échappe à personne», dit-elle. Et de rappeler que «le budget 2025 de la part individuelle est de 170,5 millions d’euros, contre 210,5 millions en 2024». Le ministère de la Culture a donc «décidé de recentrer les efforts sur ceux qui en ont le plus besoin», selon Laurence Tison-Vuillaume.
La présidente de la société Pass culture est également revenue sur le gel de la part collective du dispositif ; celle allouée aux établissements scolaires et qui permet de financer des projets culturels. «Nous allons travailler à préserver cette part collective et à l’articuler de mieux en mieux avec la part individuelle», promet-elle. L’annonce, faite fin janvier par les rectorats, avait suscité l’ire des enseignants et du monde la culture, qui dénoncent un «coup de massue».
À la fin de l’année dernière, la Cour des comptes avait estimé que le dispositif avait manqué ses objectifs de combler les inégalités ou de rapprocher de la culture les jeunes qui en sont les plus éloignés. Ce vendredi, Laurence Tison-Vuillaume indique «qu’environ 15 % des jeunes n’ont pas activé leur passe». Elle affirme préparer un tour de France pour «aller chercher ces jeunes un par un» et «pour que l’universalité du Pass culture soit réelle» : «Ce n’est pas une simple étape, c’est un changement de braquet.» Dans cette interview, la présidente de la société Pass culture assure aussi déployer un nouveau chantier concernant la sélection des «offreurs», les acteurs culturels en lien avec le Pass Culture : «Nous devons changer de méthode et le faire de façon ouverte et transparente.»
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