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C’est donc possible. Quoi donc ? De profiter des vieilles pierres de Paris en journée, ou de ses musées, et la nuit, jusqu’au petit matin parfois, de danser sous un impressionnant mur d’enceintes suspendu au-dessus d’un dancefloor où s’agitent plusieurs milliers de fêtards éméchés et pas que. Pourquoi s’en étonner ? Tout simplement parce qu’il y a une quinzaine d’années, la nuit parisienne était au bord du gouffre. Berlin, Londres, Barcelone voyaient chaque week-end débouler, billets d’avion low-cost en poche, des cohortes et des cohortes de jeunes venus de France pour faire la fête. L’image d’un Paris bien conservé sous sa cloche patrimoniale mais morne plaine nocturne était bien installée dans les esprits. Ce n’était d’ailleurs pas qu’une image : pour faire la fête, il fallait prendre le large. Ce temps est révolu. Paris est aujourd’hui un lieu de fêtes tendance. Paris, mais aussi sa proche banlieue, c’est important de le souligner. Sans doute y a-t-il là, comme dans d’autres secteurs, un effet de mode, de cycles. Mais pas seulement. C’est aussi le résultat d’un choix politique qu’il faut saluer, à rebours des discours frileux, sécuritaires et pour tout dire rances de trop de bonnets de nuit qui s’étaient par exemple illustrés cet été à l’issue de la cérémonie d’ouverture des JO, dont un des messages était bien cette alliance possible des vieilles pierres et de la fête.
Si la fête revit dans la capitale française, c’est parce que les acteurs publics, en premier lieu les élus, se sont inquiétés de cette muséification en marche et ont su prendre langue avec les acteurs du secteur pour apporter des réponses aux difficultés qui évidemment peuvent émerger, par exemple en termes de nuisances sonores ou de consommation de drogues. Ce retour de flamme festive reste bien sûr fragile. Il ne doit pas non plus faire oublier d’autres questions qui plombent la vie à Paris (à quoi bon se réjouir d’une ville où l’on peut danser mais pas se loger ?). Mais dans un pays qui continue d’avoir un problème avec la tranche la plus jeune de sa population, que Paris soit une fête est évidemment une bonne nouvelle.
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