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On les a découverts durant la crise sanitaire. Pendant des mois, ils et elles ont incarné les bouleversements liés à l’épidémie de Covid-19. Si les Français ont appris à connaître ces sept personnalités au cours de la pandémie, que sont-elles devenues aujourd’hui ? Libération revient sur le parcours de ces figures du Covid-19.
Ancien membre des «Kouchner Boys», ce professeur spécialiste en infectiologie s’est fait connaître du grand public alors qu’il était directeur général de la santé. Au pupitre, face caméra, il détaille chaque jour le nombre d’hospitalisations, les décès et alerte sur l’apparition de nouveaux variants. Il est depuis avril 2023 membre de l’équipe de direction de l’Organisation mondiale de la santé. Parmi ses dossiers : le VIH, les infections sexuellement transmissibles, ou encore les maladies cardiovasculaires.
Karine Lacombe est une spécialiste de la co-infection VIH-hépatite B. Au mois d’avril 2020, elle s’oppose au chantre de la chloroquine Didier Raoult, jugeant que le professeur marseillais s’affranchit de la «plus élémentaire prudence». Aujourd’hui cheffe du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, elle est la première femme à occuper ce poste. En avril, elle a accusé l’urgentiste Patrick Pelloux de «harcèlement sexuel et moral». Ce dernier nie les faits reprochés mais a reconnu un comportement «grivois».
Elle est devenue malgré elle le visage du manque de préparation de l’Etat face à l’épidémie. Chercheuse en hématologie et immunologiste, elle assure le 24 janvier 2020 depuis l’Elysée que «les risques de propagation du coronavirus dans la population sont très faibles». Sommée de prendre la tête de la campagne municipale pour représenter la majorité présidentielle au scrutin parisien, elle quitte le ministère de la Santé et échoue à la troisième place. Propulsée directrice académique de l’OMS en 2021, elle occupe désormais un poste à la Cour des comptes.
Il avait un temps pensé se reconvertir dans la médecine esthétique. Ou encore retourner à la neurologie, son métier de formation. Finalement, l’ex-ministre de la Santé a monté sa société de conseil et de lobbying. Publicité, mise en relation, communication… Selon le média la Lettre, l’ancien député de l’Isère compte faire fructifier son carnet d’adresses.
Lila Bouadma est l’une des rares femmes à avoir été membre du Conseil scientifique du Covid-19, instance aujourd’hui dissoute. Cette professeure de médecine exerce à l’hôpital parisien Bichat, dans le service de médecine intensive et de réanimation. Pour elle, «les droits des femmes ont reculé dans cette crise» : elle dit en effet avoir subi des «insultes» de la part de collègues hommes. «Je sais maintenant que mon avis d’experte vaut moins que celui d’un homme qui n’est pas expert du sujet», déclarait-elle à France Inter.
Ancien président du Conseil scientifique nommé par Olivier Véran, Jean-François Delfraissy est aujourd’hui président du Comité consultatif national d’éthique et a notamment travaillé sur le projet de loi sur la fin de vie. Lors d’une conférence à Lyon en mars 2024 autour de la crise, il critiquait auprès du média lyonnais MesInfos.fr «des politiques tous formés dans le même moule et qui ont arrêté d’apprendre les sciences en cinquième».
Le professeur marseillais, grand promoteur de l’hydroxychloroquine, était présenté comme un oracle aux débuts de la pandémie, notamment par les plus hauts responsables politiques. Contestée, son étude sur le traitement du Covid a été finalement retirée de la littérature scientifique. Le 1er février, Didier Raoult a été condamné à deux ans d’interdiction de pratiquer la médecine. Il s’est reconverti dans la cosmétique et vient de sortir une crème anti-âge.
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