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Le vieil immeuble posé quelque part dans le centre-ville de Saint-Denis fout les jetons. Ses escaliers en bois qui mènent à Sidi menacent de s’écrouler à chaque marche. «Toc toc» sur une porte faussement blindée. Sidi apparaît. Le long type tout fin au crâne rasé fait un geste de la main qui invite à franchir le paillasson. Un deux-pièces pour quatre hommes. Des Maliens. Une histoire banale de l’immigration : ils ont quitté soleil, sécheresse, famille et terre natale pour une vie qu’ils espéraient plus belle. Sidi joue au guide. Il dort là, au sol, dans le salon sur un petit matelas au pied de la télé. Le trentenaire ne se plaint de rien. En repos, «comme tous les lundis», le commis de cuisine, dans une brasserie de la capitale, est sans-papiers. Il est parti de Kayes, dans l’ouest du Mali, sur les rives du fleuve Sénégal, pour la Seine-Saint-Denis. Un long périple effectué en 2017, «trois jours après la victoire de Macron» à la présidentielle.
Sidi se raconte en souriant. Pourtant, au fil de la discussion, il utilise à foison un mot qui n’a rien de rigolo : «Dur.» Le Malien prépare un thé dans la cuisine riquiqui. «Nous sommes rarement tous en même temps à la maison, dit-il. Tout le monde travaille beaucoup, les jours et les nuits.» Le commis de cuisine a tout fait, ou presque, depuis son arriv
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