Val-d’Oise : un gynécologue sera jugé pour viols et agressions sexuelles sur plus de 100 patientes

Val-d’Oise : un gynécologue sera jugé pour viols et agressions sexuelles sur plus de 100 patientes

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Un gynécologue à la retraite sera jugé par la cour criminelle départementale du Val-d’Oise, accusé de viols et agressions sexuelles sur plus d’une centaine de patientes, a-t-on appris de source proche du dossier mardi. Phuoc-Vinh Tran, 74 ans, a nié les faits tout au long de l’instruction, qui a duré plus d’une décennie.

L’affaire a débuté en juin 2013 par le dépôt d’une première plainte contre le médecin. Les enquêteurs ont étendu les recherches à l’ensemble de la patientèle du gynécologue, qui exerçait de longue date à Domont, petite ville située à une quarantaine de kilomètres au nord de Paris. Au fil des années, ce sont 133 femmes qui ont porté plainte contre le gynécologue, dénonçant les faits «en des termes similaires et circonstanciés», souligne la juge d’instruction dans l’ordonnance de mise en accusation.

Pour le Dr Tran, né au Vietnam et qui a effectué ses études en France, cette similitude est le signe d’un «complot» ourdi contre lui à la suite de la médiatisation du dossier, une théorie battue en brèche par la magistrate. «La médiatisation de l’affaire n’a eu pour conséquence que de constituer un élément déclencheur dans leur prise de parole», les femmes n’osant auparavant pas déposer plainte «par honte ou par crainte de ne pas être prises au sérieux», signale-t-elle dans son ordonnance datée du 3 mars.

Agées de 18 à 52 ans au moment des faits, les dizaines de femmes qui se sont constituées partie civile dans ce dossier n’ont d’autres liens que d’avoir un jour consulté ce praticien. Après requalification de certains viols en agressions sexuelles, certaines dépassant alors le délai de prescription, l’ancien gynécologue aura à répondre devant la justice de 92 cas de viols et 25 cas d’agressions sexuelles sur 112 patientes. Aux enquêteurs, celui-ci avait déclaré «exercer la gynécologie avec douceur» ou selon «une méthode asiatique».

Tout en soulignant «le caractère sériel» des actes reprochés, la juge affirme que le «caractère sexuel des touchers vaginaux [est] en contradiction avec un acte strictement médical». Au fil des rendez-vous, sur plus de dix ans, le Dr Tran a notamment pu «caresser [les patientes] au niveau des cuisses, du bas-ventre ou encore du clitoris, leur demander de contracter leur vagin autour de ses doigts» et «les questionner sur leurs plaisirs sexuels».

Allongées sur la table d’auscultation, les plaignantes n’ont rien dit mais ont compris que le temps d’examen dépassait largement celui des gestes médicaux. Me Jean Chevais, avocat de Phuoc-Vinh Tran, n’a pas répondu ce mardi aux sollicitations de l’AFP.

Libération

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