Air France-KLM a vu ses bénéfices divisés par deux en 2024

Plus de chiffre d’affaires mais des profits en chute libre. Le groupe Air France-KLM a réalisé l’an dernier 31,5 milliards d’euros d’activité, soit une hausse de 4,8 % au regard de 2023 et un record historique. En revanche, le bénéfice net a dévissé de 51 % et n’est plus que de 489 millions d’euros, alors qu‘il frisait le milliard l’année précédente. Les Jeux olympiques n’ont pas été une bonne affaire pour Air France. Nombre de touristes internationaux ont évité Paris durant l’été. Bilan des courses pour la compagnie tricolore : un manque à gagner de 250 millions d’euros. S’y ajoutent 300 millions d’euros de «compensations clients». Derrière ce jargon technique, il faut comprendre les indemnités qu’Air France et surtout le transporteur hollandais KLM sont contraints de verser à leurs passagers quand un vol est annulé ou sérieusement en retard. Le non-survol de la Russie et le kérosène supplémentaire consommé pèsent également dans ce surcoût.

Parallèlement, l’endettement du groupe a grimpé de 2,3 milliards pour atteindre 7,4 milliards d’euros. Le résultat d’une politique d’acquisition de nouveaux avions dont l’un des principaux avantages est d’être moins gourmands en carburant. Air France-KLM s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici à 2030. Toutefois, les résultats du dernier trimestre 2024 tempèrent la tendance à la baisse des profits. Le chiffre d’affaires est en hausse de 6,4 entre octobre et décembre 2024 et le bénéfice d’exploitation (avant impôts et charges) a décollé de 40 %. Mais cette embellie devra se confirmer cette année dans un contexte géopolitique des plus tendus qui pourrait affecter le transport aérien.

Des activités ont tout de même tiré leur épingle du jeu dans les comptes 2024 du groupe. D’abord l’entretien des avions. Air France-KLM effectue de la maintenance sur ses propres avions, mais aussi sur nombre d’appareils d’autres compagnies aériennes pas outillées pour ce type d’activité. Le chiffre d’affaires en la matière a progressé l’an dernier de près de 20 %. La filiale low-cost Transavia a aussi renoué pour la première fois depuis 2019 avec l’équilibre financier. Son chiffre d’affaires est en progression de 18,9 % alors que le nombre de passagers augmente de 8,1 %, ce qui signifie que la recette par passager est plus importante. Cette bonne performance s’explique notamment par le fait que Transavia a repris depuis Orly un certain nombre de lignes intérieures autrefois exploitées avec un sérieux déficit par Air France, le tout à moindre coût. Ce qui a pour effet de réduire les pertes de la maison mère Air France et d’augmenter le chiffre d’affaires de la filiale Transavia.

Enfin et c’est une décision de nature à faire bondir les associations de consommateurs, la compagnie à bas coûts a décidé, comme nombre de ses concurrentes, de faire payer les bagages transportés en cabine et non pas en soute. Une option jusqu’à présent gratuite et qui désormais génère 20 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires pour le seul dernier trimestre 2024. Voyager léger va désormais alourdir le prix du billet.