A Aubervilliers, un nouveau pôle de santé pour soigner les femmes en lien sûr

Cet article est publié dans le cadre du «Libé des solutions spécial 8 mars», à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosque samedi 8 et dimanche 9 mars.

Depuis des semaines, son imposant sac noir renferme le prix de sa liberté. Un dossier pour demander un nouveau logement, que Lydia (1), la quarantaine, emporte partout avec elle. Au travail, au supermarché et aujourd’hui pour sa consultation au tout nouveau pôle de santé des femmes d’Aubervilliers. Victime de violences conjugales, Lydia est retournée vivre chez ses parents. Ce refuge présumé l’a enfermée dans un autre cycle de violences, psychologiques. Conseillère conjugale et familiale, Morgane Le Bastard sort une feuille, trace plusieurs colonnes, «avantages», «inconvénients» qu’elle invite Lydia à remplir. «Partir c’est être libre de mes décisions. Je ne dois pas faire de bruit ; si je déplace un meuble ou mets la clé dans la serrure à une certaine heure, je me demande ce que ça va provoquer…» Le regard aussi doux que sa voix, la conseillère rebondit : «Ne pas savoir ce que vos gestes peuvent provoquer met votre cerveau en surchauffe, vous êtes en hypervigilance.»

C’est la deuxième fois que Lydia traverse la véranda lumineuse du pôle, installé depuis le 25 novembre dans un ancien bâtiment en b