Avec le procès Ubisoft, le nécessaire exercice d’introspection dans le secteur du jeu vidéo

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Le 1er juillet 2020, Libération publiait une enquête, basée sur une vingtaine de témoignages, sur «l’atmosphère d’épais machisme, les pratiques courantes de harcèlement sexuel, voire, dans certains cas, d’agression sexuelle» régnant au siège d’Ubisoft de Montreuil, au sein du service phare du géant mondial du secteur des jeux vidéo. Ce lundi 10 mars 2025 s’ouvre au tribunal de Bobigny le procès, qui devrait durer cinq jours, de trois cadres d’Ubisoft (de très haut niveau pour deux d’entre eux) pour harcèlement moral et sexuel, et, pour un des prévenus, agression sexuelle. Les trois accusés, présumés innocents, contestent les faits. L’enquête judiciaire que nous avons pu consulter aboutit aux mêmes conclusions que le travail d’investigation de Libération sur les pratiques de ce boy’s club où l’exercice des responsabilités permettait dérives et humiliations en tous genres, souvent sexistes et dirigées contre les femmes.

Le procès qui s’ouvre sera celui des trois individus et de leurs responsabilités personnelles. Mais les révélations de Libération, il y a presque cinq ans maintenant, avaient aussi été saluées comme le déclenchement salutaire d’une première affaire #MeToo dans l’industrie du jeu vidéo. Salutaire, car les conditions de travail et les pratiques toxiques de management dans cette industrie jeune, créative et attractive, rimaient souvent à l’époque avec mal-être chez de trop nombreux travailleurs. Salutaire aussi car la règle était plutôt que ce type d’affaires, en France ou ailleurs, dans ce secteur très opaque, soient étouffées. Au-delà des responsabilités individuelles, c’est donc aussi, même si l’entreprise Ubisoft en tant que telle n’est pas ciblée, l’exercice d’introspection d’une filière, celle du jeu vidéo, que ce procès devrait permettre. Avec l’espoir qu’en cinq ans les choses aient déjà un peu changé.

Libération

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