Vladimir Poutine et le guerre en Ukraine : un cessez-le-quoi ?

Réagissant à chaud ce jeudi 13 mars aux premières remarques de Vladimir Poutine sur la proposition américaine d’un cessez-le-feu en Ukraine, Donald Trump paraissait quelque peu désorienté. «C’est très prometteur, mais ce n’est pas complet. J’espère qu’il va faire ce qu’il faut. Ce serait très décevant», a fini par dire le président américain, imitant sans le savoir le capitaine Haddock confessant à Tintin, dans les Sept Boules de cristal, que «tout compte fait, nous ne sommes guère beaucoup plus avancés». Nous le sommes pourtant, car le flou voulu par le Kremlin est assumé, presque mis en scène.

La séquence débute mercredi soir quand, dans une vidéo visiblement éditée à la hâte, le président russe parade dans un QG militaire près de Koursk en treillis de camouflage, prêt au combat. «Je vous rappelle qu’il est colonel», a expliqué dans la nuit le porte-parole du Kremlin, mais Poutine se garde bien de porter ses galons du KGB quand il est aux côtés d’un de ses généraux. Le lendemain, à Moscou, changement de décor avec un Poutine en complet noir d’enterrement, faisant poireauter l’émissaire américain Steve Witkoff pour mieux accueillir le président biélorusse, Alexandre Loukachenko. Et là, coup de théâtre, le président russe se dit «pour» la proposition américaine, tout en précisant qu’il faut «peut-être» en parler directement à Donald Trump.

Enonçant des objections tactiques à foison, Poutine rappelle aussi que toute négociation devra «s’attaquer aux causes profondes de cette crise», autrement dit la présence des forces de l’Otan à ses portes. Nous voilà donc revenus à la fameuse conversation entre Poutine et Emmanuel Macron en février 2022, qui s’était terminée sans conclusion parce que Poutine voulait aller jouer au hockey sur glace. Après plus de 1100 journées de combat et des centaines de milliers de victimes, le président russe continue sa partie de poker meurtrière contre l’Occident.