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Les rebelles houthis au Yémen ont menacé ce dimanche 16 mars de riposter aux frappes américaines menées contre plusieurs de leurs bastions, dont la capitale Sanaa, et qui ont fait au moins 31 morts, y compris des enfants, selon un bilan des Houthis ce dimanche 16 mars. En annonçant les raids samedi, le président américain Donald Trump a promis «l’enfer» aux «terroristes houthis» après leurs menaces contre le commerce maritime et Israël, et a sommé l’Iran de cesser son soutien à ces rebelles. Les frappes ont tué «plusieurs dirigeants houthis clés», s’est réjouie dimanche la Maison Blanche, avertissant l’Iran, soutien du groupe rebelle yéménite, que «trop c’est trop». Téhéran justement avait condamné des attaques «barbares».
Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen en guerre, dont Sanaa, ont averti que les frappes américaines lancées samedi soir «ne resteront pas sans réponse». «Nos forces armées sont prêtes à répondre à l’escalade par l’escalade», a prévenu le bureau politique des Houthis, qui font partie avec notamment le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais de ce que l’Iran appelle l’«axe de la résistance» face à Israël. Le Hamas et le Hezbollah ont condamné les raids américains.
Selon le ministère de la Santé des Houthis, les frappes ont touché Sanaa, le gouvernorat de Saada (nord) et la ville de Radaa (centre) et fait au moins 31 morts et 101 blessés, «la plupart des enfants et des femmes». Des images diffusées par les médias houthis montrent des enfants et une femme parmi des blessés soignés aux urgences d’un hôpital, dont une fillette aux jambes couvertes de bandages.
Les Etats-Unis ont mené «une action militaire décisive et puissante» contre les Houthis, a déclaré Donald Trump en annonçant ces premières frappes américaines au Yémen depuis son retour à la Maison Blanche. «Nous utiliserons une force létale écrasante jusqu’à ce que nous ayons atteint notre objectif», a-t-il prévenu, à propos des Houthis classés «organisation terroriste étrangère» par les Etats-Unis. Le Commandement central américain, qui a publié des vidéos d’avions de combat décollant et d’une bombe détruisant un complexe, a fait état de «frappes de précision» lancées pour «défendre les intérêts américains, dissuader les ennemis et rétablir la liberté de navigation».
Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont mené «en solidarité avec les Palestiniens» plusieurs attaques aux missiles contre Israël et des navires accusés de liens avec Israël. Les attaques ont cessé après l’entrée en vigueur le 19 janvier d’une trêve à Gaza après quinze mois de guerre destructrice. Mais après le refus d’Israël de permettre l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, les rebelles ont annoncé le 11 mars leur intention de les reprendre contre des navires de commerce qu’ils estiment liés à l’Etat hébreu, au large du Yémen.
Lors d’une conversation téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a affirmé que «la poursuite des attaques houthies contre les navires militaires et commerciaux américains en mer Rouge ne sera pas tolérée». Lavrov, dont le pays est proche de l’Iran, a répondu que toutes les parties devraient s’abstenir de recourir à la force au Yémen.
Les attaques des Houthis contre les navires ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni. Selon le Pentagone, les Houthis ont «attaqué des navires de guerre américains 174 fois et des navires commerciaux 145 fois depuis 2023». Pays pauvre de la péninsule Arabique, le Yémen est en proie à une guerre civile depuis 2014 qui a fait des centaines de milliers de morts et provoqué une catastrophe humanitaire.
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