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Il aura fallu moins de deux mois à Donald Trump et Elon Musk pour transformer la première puissance mondiale en Etat paria. Et, par ricochet, unir et renforcer ceux qu’ils croyaient affaiblir, voire asservir. Après les Européens, qui ont soudain compris qu’ils avaient tout intérêt à limiter au minimum leur dépendance aux Etats-Unis et à bâtir une défense commune, c’est le Canada qui refuse de tomber sous la coupe de son puissant voisin et cherche par tous les moyens à couper les ponts, en se rapprochant notamment de l’Europe. Ce n’est pas un hasard si, à peine entré en fonction, le Premier ministre canadien par intérim se précipite ce lundi 17 mars à Paris pour rencontrer Emmanuel Macron.
Réagissant aux provocations de Trump qui a affirmé à plusieurs reprises vouloir faire du Canada «le 51e Etat américain», Mark Carney a annoncé la couleur dès son premier discours officiel : «Nous ne ferons jamais partie des Etats-Unis.» Et cet ancien banquier central, novice en politique, est massivement suivi par la population canadienne qui, comme le montre notre correspondant à Toronto, éprouve soudain un sentiment de fierté nationale qui la pousse à multiplier les «gestes de résistance» (boycott des produits américains, retour de hype de l’hymne canadien, etc.).
Si l’on nous avait dit il y a six mois encore que nous en serions à commenter des projets d’annexion du Canada par les Etats-Unis, nous n’en aurions pas cru un mot tant cela paraît fou. Mais ce sont précisément ces outrances qui provoquent aujourd’hui une prise de conscience du monde progressiste et démocratique, décidé à ne pas se laisser dicter sa conduite par des hommes aussi dangereux que Donald Trump, Elon Musk et J.D. Vance. Le vice-président de la Banque centrale européenne a ainsi affirmé dimanche que les offensives américaines laissaient planer bien plus «d’incertitudes» sur l’économie mondiale que la pandémie. Face à ses dangers, le Canada est en train de générer des anticorps, le Mexique s’y emploie aussi, il faut espérer que des pays tentés par des partis d’extrême droite proche du trumpisme développent le même phénomène, notamment en Europe.
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