Clemen Parrochetti exposée à Metz : les lèvres et la torture

Clemen Parrochetti exposée à Metz : les lèvres et la torture

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Mais qui est donc Clemen Parrocchetti, dont pas grand monde n’a entendu parler et à laquelle le Frac Lorraine, à Metz, consacre toute une exposition, sa première monographie en France ? Les œuvres de cette artiste italienne si singulière, morte en 2016, auraient pu rester indéfiniment claquemurées dans le château familial de Borgo Adorno dans le Piémont, si une galerie allemande et des curateurs curieux ne s’étaient intéressés à elles, à la faveur de la prise de conscience de la part jusqu’ici négligée des femmes dans l’histoire de l’art (et de leur marché potentiel). Montrées en avant-goût à la foire de Bâle, ses drôles de pièces méritent effectivement d’être connues dans leur étonnante diversité – peintures, dessins, sculptures, installations et tapisseries –, tant leur grinçante charge féministe fait plaisir à voir et réveille de réjouissantes formes pop, issues des années 70.

Jouant avec les attributs féminins – des bouches rouges pulpeuses en tissu rembourrées de kapok, des seins blancs en simili-cuir, des dessins d’yeux mi-clos, des vagins en mousse –, les œuvres de Clemen Parrocchetti, des petits bijoux de savoir-faire manuel, décrivent plutôt, quand on s’approche de près, la condition d’un sexe empêché, emprisonné, voire torturé. Voyez par exemple ce joyeux cercle doré duquel surgit en relief un nuage rose très féminin piqué d’agressives seringues : il exprime une menace (Torturé et réprimé, 1975). Contemplez aussi cet intrigant amas de vagins et de bouches dou

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